Salomé Zourabichvili, la présidente de Géorgie

Notre grande invitée « Ici l’Europe » est Salomé Zourabichvili, la présidente de Géorgie. « L’UE n’a pas fait de cadeau à la Russie, en ne laissant pas la Géorgie dans une zone grise ». La Géorgie, petit pays du Caucase de 4 millions d’habitants, en partie occupée par l'armée russe depuis 2008, vient d’obtenir ce mercredi (8 novembre 2023) le feu vert de la Commission européenne pour son statut de pays candidat à l'adhésion à l’Union européenne, qui lui avait été refusé en 2022.

Salomé Zourabichvili, la présidente de Géorgie. © France 24

Un geste réjouit sa présidente : « ce qui a changé la donne, c’est le détermination de notre population ; et pour l’UE, c’est le contexte actuel où il n’était pas opportun de faire un cadeau à la Russie en laissant la Géorgie dans une zone grise avec un risque de déstabilisation et de déception. »

Cette ancienne diplomate, bonne observatrice de la région, estime que « l’Ukraine est à la veille d’une nouvelle offensive et les Russes ont le sentiment –à tort- de remonter la pente (…) même chez nous, les Russes veulent faire de l’enclave sous leur contrôle d’Abkhazie une base navale dans la mer Noire… très dangereuse pour l’OTAN ! ».

Sur la tentative du parti au pouvoir Rêve géorgien de la destituer, suite à son refus de promulguer une loi sur les « avoirs étrangers » calquée sur le Russie, elle explique : « j’ai mis mon veto sur cette loi et toutes celles qui ne respecteraient pas notre chemin vers l’Union européenne. Mais la procédure juridique a porté sur mes voyages à l’étranger en Europe, interdits par le gouvernement, mais où j’allais plaider pour notre candidature à l’UE ». Elle se félicite que le gouvernement ait changé de rhétorique cette semaine en se félicitant du statut de candidat : « et puis nous entrerons en période électorale en 2014, où l’UE doit être très présente pour observer les élections et donner un sentiment de sécurité aux Géorgiens : on va peut-être enfin en finir avec l’habitude de gouverner avec un parti unique ! »

Elle espère des avancées sur le conflit Israël-Hamas : « le terrorisme doit être éradiqué car il menace en l’occurrence les Israéliens, mais aussi les Palestiniens ! ».