Accéder au contenu principal
Ici l'Europe

Arancha Gonzalez : «le pacte asile et migration a trouvé un point d’équilibre sur la responsabilité»

Publié le :

Nous recevons cette semaine Arancha Gonzalez Laya, économiste espagnole, ancienne ministre des Affaires étrangères du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez et doyenne de l'École des Affaires internationales (PSIA) de Sciences Po. Conflit Israël-Hamas, pacte asile et migration, changements climatiques, elle nous éclaire sur les préoccupations des Européens, à quelques semaines des prochaines élections. 

Arancha Gonzalez Laya, économiste espagnole, ancienne ministre des Affaires étrangères du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez et doyenne de l'École des affaires internationales (PSIA) de Sciences Po.
Arancha Gonzalez Laya, économiste espagnole, ancienne ministre des Affaires étrangères du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez et doyenne de l'École des affaires internationales (PSIA) de Sciences Po. © France 24
Publicité

Interrogée sur la volonté de l’Espagne de reconnaître l’État de Palestine au 1er juillet, Arancha Gonzalez Laya estime que cette reconnaissance pourrait peut-être contribuer à maintenir la solution de deux États pour Israël et la Palestine : « Peut-être que le moment est venu de le faire. En tout cas, c'est clairement le point de vue qu'on a en Espagne. Il y a d'autres États membres qui voient aussi avec sympathie l'idée de le faire maintenant, et je crois que c'est une question qui va se poser aux autres membres de l'Union européenne. »

Le dialogue se poursuit sur les défis de la gestion de la migration en Europe et le récent pacte asile et migration, adopté par le Parlement européen, le 10 avril 2024. Arancha Gonzalez Laya souligne la nécessité de trouver un équilibre entre responsabilité et solidarité européennes. « Nous avons un problème. Pas avec la migration. Nous avons un problème avec la gestion de la migration et je trouve que ce pacte a trouvé un point d'équilibre sur des sujets majeurs : celui de la responsabilité. La responsabilité des États membres de l'Union européenne et pas simplement celle de pays qui sont ceux des premières entrées dans l'espace européen. Ce pacte a aussi trouvé selon elle le point d'équilibre dans la solidarité européenne : « Comme pour toute politique européenne. Ce n'est pas parfait, mais je trouve qu'on donne un signal clair de la capacité des États membres de l'Union européenne à s'entendre pour assurer une meilleure gouvernance des flux migratoires. C'est certainement mieux que de ne pas avoir une gouvernance pour la migration en Europe. », conclut-elle sur le sujet. 

Alors que La hausse des demandes d'asile est bien là avec plus d'un million de demandeurs d’asile en 2023 et le renvoi possible à un pays d'un demandeur d'asile vers un pays tiers considéré comme sûr, Arancha Gonzalez Laya pointe le fait que « ce n'est pas l'Union européenne qui définit les règles. l'Union européenne les met en place. Les règles en matière d'asile, ce sont des règles internationales. Il y a des engagements que l'Union européenne et tous ces États membres ont pris au sein de l'ONU. Il s'agit simplement de trouver la meilleure manière de le mettre en place. Encore une fois, on n'est pas dans le domaine du parfait. Nous avons aussi été capables de trouver un compromis sur un sujet qui est difficile. (...) Mais soyons clairs : on est arrivé à mettre de l'ordre dans un domaine qui va rassurer nos citoyens et qui va aussi nous rendre un peu plus responsables vis-à-vis de nos partenaires internationaux », se félicite-t-elle. 

Le thème de la migration en Europe est, par ailleurs, au cœur de la campagne des élections européennes du mois de juin 2024. À tel point que l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères estime que les principales préoccupations des Européens ont été oubliées, et que les conséquences sont déjà visibles : « Ce qui me préoccupe, c'est qu'il y a une forte baisse de la participation attendue des citoyens européens dans les élections européennes. On est à 44% des participations des citoyens français. C'est en baisse. Par rapport à la dernière fois où on avait vu l'effet contraire. Et pourquoi ? Parce que les citoyens français avaient comme priorité le pacte vert. C'est de ça dont on avait parlé pendant la campagne électorale. Cette fois-ci, ce qu'on voit, c'est une diminution de la participation des citoyens. Et pourquoi ? Peut-être parce qu'on n'est pas en train de parler des vraies préoccupations des citoyens », explique-t-elle. « Il faudrait être un peu plus sensible aux préoccupations de nos citoyens. Je crois que ce qui les intéresse, c’est l'économie, le pouvoir d'achat, la sécurité. On voit bien qu'il y a une guerre à côté de l'Union européenne et ça préoccupe les citoyens européens. Pour les jeunes, la préoccupation c'est le changement climatique.(...) Mettons aussi l'accent sur les interrogations des citoyens et on verra peut-être augmenter les taux de participation », demande finalement la doyenne de l’École des Affaires internationales de Sciences Po.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.