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Allemagne / Cinéma

Berlinale: les films d’Europe de l’Est l’emportent

La 63e édition du festival du film de Berlin était marquée par une forte présence des pays d’Europe centrale et orientale, avec 5 films sur 19 en compétition. Ils obtiennent le plus grand nombre de prix dont la récompense principale, l’Ours d’or du meilleur film pour Child’s pose du Roumain Calin Peter Netzer.

Le réalisateur Calin Peter Netzer (d) et la productrice Ada Solomon lors de la remise de l'Ours d'or pour le film «Child's pose». Berlin, le 16 février 2013.
Le réalisateur Calin Peter Netzer (d) et la productrice Ada Solomon lors de la remise de l'Ours d'or pour le film «Child's pose». Berlin, le 16 février 2013. REUTERS/Tobias Schwarz
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Sur fond d’enquête criminelle - le fils de nouveaux riches de Bucarest a écrasé l’enfant de pauvres villageois -, le film du jeune réalisateur roumain ne se limite pas à évoquer les injustices sociales dans son pays et la corruption. Il se concentre sur la relation d’amour-haine entre une mère - l’actrice Luminita Gheorghiu évoquée pour le prix d’interprétation féminine - et son fils. Elle va tout faire pour tenter de le sauver des griffes de la police et de la justice, tout en se heurtant à sa brutale incompréhension. C’est la première fois qu’un film roumain obtient l’Ours d’or à la Berlinale.

Je pense que les responsables politiques dans mon pays devraient mieux se rendre compte du rôle que peuvent jouer des films pour représenter la Roumanie dans le monde.

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Ada Solomon

Pascal Thibaut

L’autre grand gagnant de ce 63e festival est le film du Bosnien Danis Tanovic, qui avait obtenu un Oscar pour No man’s land. An episode in the life of an Iron Picker est un docu-fiction dans laquelle une famille de Roms, survivant tant bien que mal dans un village isolé, rejoue un épisode dramatique de sa difficile existence lorsque la mère de famille a failli mourir, ne pouvant se faire soigner à l’hôpital faute de couverture sociale.

Le film obtient le Grand prix du jury et l’acteur non professionnel Nazif Mujic, qui jouait son propre rôle, celui du chef de famille désespéré, l’Ours d’argent du meilleur acteur. « Je ne m’attendais pas vraiment à ça. Parfois la colère peut déboucher sur de bonnes choses. Pas souvent, mais c’est le cas cette fois », a commenté Danis Tanovic en recevant son prix pour un film qu’il avait voulu tourner pour dénoncer la condition de la minorité rom dans son pays.

Deux films kazakhs - une première à Berlin - avaient été sélectionnés pour la compétition de cette édition 2013. L’Ours d’argent de la meilleure contribution artistique va à Aziz Zhambakiyev pour la photographie dans Harmony Lessons. Si le film polonais In the name of n’a pas été récompensé par le jury officiel, cette histoire d’un prêtre homosexuel a reçu le prix gay et lesbien de la Berlinale, le Teddy Award.

La France bredouille

Le cinéma occidental fait plutôt pâle figure dans ce palmarès. Les films français, traditionnellement bien représentés, n’ont rien obtenu malgré les prestations reconnues de trois stars : Juliette Binoche dans Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, Isabelle Huppert dans La Religieuse de Guillaume Nicloux et Catherine Deneuve dans Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot. Si la présence des femmes a été soulignée dans la compétition, les trois réalisatrices n’ont pas été récompensées.

Ce n’est pas une star connue qui a décroché l’Ours d’argent pour la meilleure interprétation féminine, mais la Chilienne Paulina Garcia dans Gloria de Sebastian Lelio. Il est vrai que l’actrice faisait figure de favorite dans ce film apprécié du public et de la critique sur une quinquagénaire déterminée à trouver le bonheur malgré les coups durs de la vie.

La seule concession du jury au cinéma occidental réside dans l’Ours d’argent pour la meilleure réalisation remis au jeune Américain David Gordon Green pour Prince Avalanche. Quant au film Vic + Flo ont vu un ours, du Québecois Denis Côté, il aura bien à l’arrivée mérité son titre avec une statuette d’Ours en argent, l’animal symbole de Berlin.

Récompense pour l'iranien Panahi

Le président du jury Wang Kar Wai a souligné avoir voulu récompenser des films engagés « qui montrent que la vision du cinéma fait la différence ». A condition que ce dernier puisse travailler librement, ce qui n’est pas toujours le cas. Fidèle à sa tradition de festival politique, la Berlinale a fait un geste en récompensant pour le meilleur scénario Pardé, de l’Iranien Jafar Panahi assigné à résidence dans son pays et interdit d’exercer son métier.

Dans ce huis clos tourné clandestinement et acheminé tout aussi clandestinement à l’étranger, Panahi s’en prend à l’oppression subie, aux mesures qui le frappent. Malgré les demandes insistantes du festival, le réalisateur iranien n’a pas été autorisé à se rendre à Berlin comme il y a deux ans lorsqu’il y était membre du jury.

Diaporama : Le palmarès 2013 de la Berlinale en photo

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