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Venezuela

Venezuela: L’ONU dénonce une situation «lamentable», Caracas crie au complot

Usage de la force excessive, détentions arbitraires, tortures et mauvais traitements... Publié ce vendredi 22 juin, le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'Organisation des Nations unies sur la situation au Venezuela fait état de détentions « plus sélectives que durant la période des manifestations ». Un document que Caracas n'a pas tardé à condamner.

L'ONU a dénoncé la situation des droits de l'Homme au Venezuela, sous fond de crise économique et sociale, frappant également la santé. Ici, un manifestant brandit une pancarte contre le manque de médicaments, à Caracas le 14 juin 2018.
L'ONU a dénoncé la situation des droits de l'Homme au Venezuela, sous fond de crise économique et sociale, frappant également la santé. Ici, un manifestant brandit une pancarte contre le manque de médicaments, à Caracas le 14 juin 2018. Federico PARRA / AFP
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En 2017, le Haut-Commissariat avait déjà présenté un rapport pour dénoncer « les abus et les violations des droits de l'Homme dans les manifestations antigouvernementales de 2017 ». Mais ce dernier document assure en particulier que les « détentions d'opposants politiques sont devenues plus sélectives que durant la période des manifestations » et visent des activistes, des étudiants, des défenseurs des droits de l'Homme, des travailleurs des médias et des membres des forces armées.

Une situation « lamentable » selon le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein. Celui-ci a appelé dans son discours devant le Conseil à créer une commission d'enquête internationale et a demandé un « engagement accru » de la Cour pénale internationale contre la répression menée par les autorités de l’État depuis 2014 sur fond de crise économique et sociale.

« Les familles doivent chercher leur nourriture dans des poubelles, dénonce le Haut-commissaire. Selon les indicateurs, 87% de la population du Venezuela est touchée par la pauvreté, 61% vivent dans une extrême pauvreté et 1,5 million de personnes a fui le pays depuis 2014. »

La situation en matière de droits de l'homme est lamentable. Quand une boîte de pilules contre l'hypertension coûte plus cher que le salaire minimum mensuel et le lait en poudre pour bébé plus de deux mois de salaire, mais que manifester contre une telle situation peut vous mener en prison, l'injustice extrême de tout cela est flagrante.L'an dernier déjà, dans un autre rapport, nous dénoncions le recours généralisé et systématique à une force excessive pendant les manifestations, et la détention arbitraire de manifestants et d'opposants politiques présumés.L'impunité doit cesser.Étant donné que l'État ne semble ni capable ni disposé à poursuivre les auteurs de violations graves des droits de l'Homme, il y a de solides raisons de demander un engagement accru de la Cour pénale internationale.

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Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme

Carlotta Morteo

Caracas, qui a refusé l'accès au pays aux experts, dénonce « le manque de rigueur scientifique »

Du côté de Caracas, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères a condamné le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU en dénonçant « une démonstration de plus de cette institution qui se prête à l'agression et au blocage contre le Venezuela ». Caracas rejette tout d'abord la forme de ce document qui fait preuve d'« une méthodologie hautement contestable » selon le communiqué officiel.

Ces propos reprennent les critiques déjà formulées lundi 18 juin par l'ambassadeur vénézuélien au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Il avait alors dénoncé le « manque de rigueur scientifique » du document basé, selon lui, sur des informations obtenues à distance. Et pour cause, selon le Haut-Commissariat, « le gouvernement vénézuélien avait tout simplement refusé l'accès du pays aux experts ».

Plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme saluent le rapport

Sur le fond, Caracas condamne un rapport à son goût trop « politisé ». Dans son collimateur : le Haut-Commissaire qui « confirme sa complicité avec l'agression en marche contre le Venezuela », le gouvernement chaviste se disant souvent victime d'une « campagne de mensonges » menée surtout par Washington.

Si les autorités vénézuéliennes rejettent ce document, d'autres s'en sont au contraire réjouis. Plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme au Venezuela ont en effet salué ce rapport et l'ont diffusé largement sur les réseaux sociaux.

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