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Chronique des matières premières

L'Arabie saoudite affirme publiquement ses ambitions minières

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Le premier exportateur mondial de brut, deviendra-t-il demain un nouvel acteur majeur du secteur minier ? Sous-explorée pendant longtemps, l'Arabie saoudite mise de plus en plus sur son sous-sol et déroule le tapis rouge aux investisseurs.

Le ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minérales, Bandar Al-Khorayef, s'adresse au Forum des minéraux du futur à Riyad, le 10 janvier 2024.
Le ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minérales, Bandar Al-Khorayef, s'adresse au Forum des minéraux du futur à Riyad, le 10 janvier 2024. © AFP - FAYEZ NURELDINE
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L'ambition a été réitérée par l'Arabie saoudite ce mois de janvier : « être un pays producteur de toutes les sources d'énergie et pas seulement de pétrole ». À l'occasion de la troisième édition du Future Minerals Forum, Riyad a joué la carte de l'attractivité, en annonçant que le potentiel inexploité du pays avait fait un bond de 90%, en valeur par rapport à la dernière évaluation de 2017. Un chiffre obtenu grâce à la nouvelle cartographie du sous-sol qui est en cours, et qui aurait permis de réévaluer les ressources en cuivre, or, zinc et terres rares, en plus de celles en phosphate déjà connues.

Des atouts géologiques

Si l'ambition du pays de diversifier son économie est claire, les chiffres doivent être cependant relativisés : Riyad met en avant ce que pourrait rapporter l'exploitation minière, aux prix actuels du marché – soit un potentiel évalué à 2 500 milliards de dollars selon les autorités –, ce qui ne veut pas dire que le pays a trouvé 90% de minerais en plus. 

Mais son potentiel n'en est pas moins réel, selon Christophe Poinssot, directeur général délégué du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) et président de l'Association des services géologiques européens, présent au forum de Riyad : l'Arabie saoudite bénéficie d'une géologie favorable, avec des terrains anciens qui affleurent, notamment dans les zones montagneuses du centre et du sud-ouest du pays. Autres atouts du Royaume : un faible taux d'occupation de l'espace et des contraintes environnementales moins importantes. 

Extraire et raffiner localement

Il n'y a aucun doute pour Benjamin Katz chef du programme minerais à l'OCDE, également présent à Riyad, l'ambition de l'Arabie saoudite n'est pas uniquement d'exploiter son sous-sol dans les prochaines années, elle misera aussi sur la création de valeur locale. « Le raffinage et la transformation du minerai font désormais partie de la réflexion de tout projet minier, il est très rare aujourd’hui de développer de simple mine sans y adjoindre des usines de raffinage », explique Christophe Poinssot.

Pour garantir l'approvisionnement de ses futures usines, ou peut-être parce qu'il est simplement conscient qu’il ne pourra pas couvrir seul ses besoins, le royaume saoudien a commencé à investir également dans des actifs miniers à l'étranger. On peut citer 10% de participation dans la société brésilienne Vale, et tout dernièrement des protocoles d'accords signés avec le Maroc, la République démocratique du Congo et l'Égypte.

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