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Chronique des matières premières

Xi Jinping en France: bilan mitigé pour la filière de la viande française

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C'est le premier importateur de porc français hors Union européenne : la Chine est un débouché crucial pour la filière porcine, avec 140 000 tonnes exportées en 2022. En marge de la visite en France de Xi Jinping le 6 mai 2024, des discussions ont eu lieu. L'objectif est d'augmenter les exportations françaises dans l'Empire du milieu. Au terme de la visite d'État, plusieurs accords ont été annoncés.

Un cochon regarde depuis une cage pour être chargé dans un avion cargo en route vers la Chine depuis l'aéroport Brest-Bretagne de Guipavas, en France. (Image d'illustration)
Un cochon regarde depuis une cage pour être chargé dans un avion cargo en route vers la Chine depuis l'aéroport Brest-Bretagne de Guipavas, en France. (Image d'illustration) © FRED TANNEAU / AFP
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Dès la fin de la rencontre bilatérale avec Xi Jinping, le ministre français de l'Agriculture s'est empressé de saluer la « vitalité » de la relation franco-chinoise, et d'annoncer deux accords importants pour la filière porcine. Désormais, les éleveurs français pourront exporter des abats blancs en Chine (des parties comme l'intestin ou l'estomac, issus du système digestif du cochon), mais aussi ce que l'on appelle des protéines transformées de porc.

Deux mesures saluées par l'interprofession. Anne Richard, la directrice de l'Inaporc souligne des engagements « très positifs ». Elle estime que ce nouveau débouché augmentera de 10% les exportations françaises de porc vers la Chine, soit environ 26 millions d'euros.

« C'est déjà ça de pris »

Mais est-ce vraiment un pas important pour le commerce franco-chinois ? « Oui et non » répond Jean-Paul Simier, co-auteur du rapport Cyclope sur les matières premières. « Ce sont quelques petites avancées, c'est déjà ça de pris » estime l'expert, pour qui la vraie question est ailleurs. Car ce que tout le monde attend, ce sont des progressions sur le dossier de la viande bovine.

Le bœuf, très prisé par les Chinois les plus aisés, fait l'objet d'une dispute entre la Chine et la France. Depuis plus de 20 ans, Pékin a décrété un embargo sur le bœuf français après la crise de la vache folle. Malgré les multiples tentatives, cet embargo n'a toujours pas été levé.

« Ça, cela aurait été une vraie concession », souligne Jean-Paul Simier, qui note que Pékin fait le choix de « diviser pour mieux régner » en matière commerciale. La Chine a en effet levé l'embargo similaire imposé à l'Allemagne lors de la dernière visite d'Olaf Scholz le mois dernier, mais refuse toujours de le faire pour la France. Pour l'expert, c'est simple, « le jour où les pays européens négocieront d'un seul bloc, ils seront plus forts et obtiendront de vraies avancées commerciales ».

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