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Chronique des matières premières

Dégringolade sur le marché du coton, un «juste» retour à la réalité

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Le cacao n'est pas la seule matière première à avoir chuté sur le marché ces derniers jours. Les prix du coton ont aussi « dévissé » pour retomber en dessous de 80 cents la livre. Ils retrouvent un niveau « plus naturel », qui reflète l'abondance de l'offre face à une demande peu dynamique.–

Des champs de coton prêts pour la récolte (image d'illustration).
Des champs de coton prêts pour la récolte (image d'illustration). © DSZC / Getty Images
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Chez les négociants en coton, on parle d'une « correction », ou d'un « retour à la réalité du marché », c'est-à-dire un retour à des prix plus justes, contrairement à ceux atteints fin février et qualifiés d'artificiels. Cette dernière poussée de fièvre n'aurait été que spéculative, provoquée par des fonds d'investissements qui ont fini par se retirer du marché, faisant baisser immédiatement la tension. 

Ce retrait des fonds coïncide avec l'allocution, la semaine dernière, de Jerome Powell, relève la dernière revue de marché hebdomadaire de Mambo Commodities : le président de la FED avait alors rassuré sur l'évolution de l'inflation, et balayé la perspective d'une hausse des taux d'intérêt, provoquant un désengagement des fonds du marché du coton. Si la chute des cours du coton était donc attendue, « c'est son ampleur qui surprend », explique un négociant, « et sa rapidité ». 

Offre pléthorique et demande calme

Les prix actuels sont donc plus conformes, avec le marché et l'offre abondante, pour ne pas dire pléthorique : la récolte ouest-africaine a récupéré de son année catastrophique avec un retour à des bons niveaux (1,1 million de tonne de coton fibre attendu pour la région), notamment pour le Mali qui devrait retrouver sa place de premier producteur africain.

Ailleurs, l'abondance s'annonce au Brésil, qui attend 3,5 millions de tonnes d'or blanc. Le coton brésilien devrait s'imposer cette année encore comme le grand concurrent du coton américain, alors même qu'aux États-Unis aussi, la récolte pourrait être bien meilleure que celle de l'année dernière.

Les exportateurs vont « souffrir »

Cette masse de coton qui s'annonce donc sur le marché, fait face à une demande relativement calme, et aucune embellie n'est à venir à en croire plusieurs acteurs de la filière. Une combinaison qui justifie les prix actuels, avec des conséquences pour tous les grands exportateurs que sont le Brésil, les États-Unis, l'Australie et les pays producteurs ouest-africains.

« Tous ceux qui ont du coton à vendre devraient souffrir », résume un de nos interlocuteurs. C'est en particulier vrai pour les Maliens, et les Burkinabè qui auraient encore beaucoup de stocks à écouler.

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