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France

Réforme de la loi travail: les syndicats divisés

Après plusieurs semaines de tractations, le gouvernement a dévoilé ce jeudi le contenu des cinq ordonnances réformant le Code du travail. Les principaux syndicats français ont tous réagi et restent divisés sur ce premier grand chantier social du nouveau président Emmanuel Macron.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, à son arrivée à Matignon, ce 31 août 2017.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, à son arrivée à Matignon, ce 31 août 2017. REUTERS/Charles Platiau
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Comme attendu, la réforme du Code du travail ne fait pas l’unanimité chez les syndicats. Loin de là.

Parmi eux, Force ouvrière est celui qui épargne le plus le gouvernement. Son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, qui n'a pas appelé à se joindre à la mobilisation appelée par la CGT et Sud le 12 septembre prochain, a déclaré vouloir examiner l'ensemble des textes avant de porter un jugement définitif. « Le rapport de forces s'exerce depuis trois mois, le débat va avoir lieu publiquement. Tout n'est pas parfait, mais heureusement que nous avons fait notre travail », assure-t-il, sinon les ordonnances auraient été publiées beaucoup plus tôt et « tout le monde pleurerait aujourd'hui ».

Il y a des grognards fidèles et des grognons râleurs... on va expliquer les choses, quand vous êtes en concertation, vous ne pouvez pas tout expliquer... maintenant le débat va avoir lieu publiquement, tout le monde va avoir les textes !

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Jean-Claude Mailly: «Je suis un sécrétaire général qui un mandat... on va expliquer les choses !»

RFI

Se félicitant d'avoir obtenu gain de cause « sur plusieurs points », le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger n’a pourtant pas mâché ses mots envers le gouvernement qui a, selon lui, « raté le coche ».

« Nous avons d'une part une profonde déception sur l'opportunité qui était offerte de moderniser les relations sociales dans notre pays et de faire du dialogue social quasiment un élément de gouvernance dans les entreprises. Et puis d'autre part, il y a des mesures qui nous inquiètent, regrette-t-il. Parmi elles, la possibilité dans les entreprises de moins de 20 salariés de pouvoir quasiment avoir des décisions unilatérales de l'employeur sur la modification des règles de travail. Je rappelle que ça concerne un quart des salariés français. Nous regrettons également que sur un certain nombre de sujets, ce soit un peu le dogmatisme qui l'ait emporté. Je pense notamment aux indemnités prud'homales ou au périmètre national, même si, parce que nous avons pesé dans la négociation, nous avons pu faire infléchir les choses. »

S’il n'y est pas allé de main morte, Laurent Berger n’a pas appelé les siens à manifester contre le texte.

La CGT motive ses troupes pour contester la réforme

« Toutes les craintes que nous avions sur les arbitrages sur la réforme du Code du travail sont confirmées, a réagi Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. C'est la fin du contrat de travail, soit vous êtes d'accord soit vous êtes licenciés avec rien dans les poches. » Il appelle tous les travailleurs, les retraités et les jeunes à participer à la journée de mobilisation du 12 septembre contre la réforme.

« Ce qu'on nous présentait comme une révolution, c'est la continuité de ce qui a été fait précédemment », a ajouté M. Martinez en référence à la loi El Khomri, en soulignant que « la mauvaise surprise ce sont les ruptures conventionnelles collectives ». « Est-ce que c'est une façon d'éviter un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi)? » s'est-il interrogé.

La CPME savoure

Dans un communiqué, l'organisation patronale CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises, s’est réjouie de cette réforme : « après des mois de concertations et d'échanges, le résultat est là. Et sous réserve d'une analyse détaillée du texte remis ce matin, il est à la hauteur de nos attentes. La réforme tant attendue est au rendez-vous. »

« Plus qu'une victoire de la CPME, qui voit ainsi plusieurs de ses revendications historiques satisfaites, cette réforme traduit un changement en profondeur qui prend en compte la réalité des petites entreprises en leur ouvrant des facultés de dialogue jusqu'à présent réservé, en pratique, aux seules grandes entreprises, ajoute la CPME. Employeurs et salariés des TPE/PME en sortiront gagnants. »

Pierre Gattaz, le patron du Medef, le syndicat patronal, estimait ce 31 août que la réforme du droit du travail « est une étape importante qui peut aider à conforter la confiance des entreprises ».

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