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France/Economie

France: les médecins urgentistes se mettent «en grève»

Les médecins urgentistes se mobilisent, lundi 22 décembre, à l’appel de plusieurs organisations syndicales. Ils protestent contre la pénibilité de leur métier et l’engorgement des services d’urgences. Ils demandent une limite de 48 heures de travail par semaine et une revalorisation des heures supplémentaires. Un mouvement symbolique puisque les patients seront pris en charge, la loi imposant un service minimum. Reportage aux urgences d’un hôpital de la banlieue ouest de Paris où la mobilisation a commencé dès le 15 décembre.

Le centre d’appel et de régulation du Samu de Paris.
Le centre d’appel et de régulation du Samu de Paris. AFP/FRANCOIS GUILLOT
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Aux urgences de Mantes-la-Jolie, le quotidien des médecins, c’est 60 à 80 heures par semaine. Le chef de service, Stéphane Hazan, a fini par démissionner. « On se sent vidé, déprimé. Nous sommes en pénurie médicale, confie-t-il. Ce qui fait qu’on fait beaucoup de gardes, dont des périodes de jour, des périodes de nuit. Nous demandons des postes supplémentaires afin de diminuer ce temps de travail qui devient inacceptable pour les médecins. »

En plus des urgences au sein de l’hôpital, il y a aussi les secours mobiles, le SMUR. Le docteur Martin Bataille vient d’être bipé. « Nous partons sur le cas d’une dame inconsciente », décrit-il. « Quand nous sommes au SMUR, nous sommes également aux urgences à gérer trois ou quatre malades en même temps, voire plus. Nous sommes obligés de lâcher nos patients », quand ils sont appelés à l’extérieur.

Le service est en réalité engorgé par seulement 5 % d’urgences vitales déplore un jeune médecin. « On embolise les services pour des patients non graves, non urgents qui ont la flemme d’aller chez le médecin et qui ont l’impression que tout leur est dû », dénonce-t-il. « Dimanche, il y a deux semaines, il y avait 56 personnes en attente pour deux médecins et deux internes, se rappelle-t-il. On avait un monsieur qui venait pour un cancer en phase terminale parce qu’il vomissait à cause de la chimio, il a attendu 7h sur son brancard. Je trouve ça un peu déplorable pour l’espèce humaine d’en être arrivé là. » Et de rajouter qu’il faudrait refouler les cas non urgents pour vraiment marquer le coup.

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