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Rwanda / Culture

Fermeture du centre culturel français de Kigali

Le centre culturel français de Kigali est fermé depuis le 16 avril, la municipalité l'ayant exproprié du terrain qu'il occupait, officiellement en raison du non-respect du plan d'urbanisme, a annoncé ce mercredi 23 avril l'ambassadeur de France au Rwanda.

Photo de couverture de la page Facebook de l'Institut français au Rwanda.
Photo de couverture de la page Facebook de l'Institut français au Rwanda. Institut français
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La procédure de « confiscation » légale a été entamée il y a plusieurs mois par la municipalité et elle n'a « aucun lien » avec la récente crise diplomatique entre Kigali et Paris, ouverte à l'occasion des célébrations des 20 ans du génocide de 1994 au Rwanda, a assuré le maire de Kigali, Fidèle Ndayisaba.

Les relations entre Paris et Kigali traversent une nouvelle crise après des accusations du président rwandais Paul Kagame sur l'implication de la France dans le génocide qui a fait 800 000 morts. Le 7 avril, lors des commémorations du génocide, M. Kagame s'en était pris de façon à peine voilée à la France, accusée de refuser de reconnaître sa responsabilité dans les massacres. Aucun représentant officiel de Paris n'avait participé aux commémorations.

« Depuis que le terrain de l'Institut français au Rwanda (IFR) a été confisqué le 16 avril, l'Institut a remis le terrain aux autorités rwandaises », a déclaré l'ambassadeur, Michel Flesch. « Les autorités estiment que nous n'avons pas valorisé le terrain », conformément au plan d'urbanisme, a-t-il poursuivi.« Pour l'instant, faute de locaux, les activités du centre culturel sont suspendues jusqu'à ce que l'on ait trouvé une solution » de relogement, a expliqué M. Flesch.

Le Quai d'Orsay a minimisé l'impact de l'expropriation, expliquant que les cours de français se poursuivaient à l'école française de Kigali, de même que « des activités autour du livre », à la section francophone de la Bibliothèque de Kigali.

« L'Institut français du Rwanda n'a pas fermé. Il a quitté ses locaux le 16 avril à l'expiration du délai fixé par la mairie de Kigali conformément aux procédures prévues par le droit rwandais », a tempéré le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Vincent Floreani.

L'ambassade de France bénéficiait sur ce terrain d'un bail emphytéotique de 30 ans accordé en 2010, peu après la reprise des relations diplomatiques entre Paris et Kigali. La rupture des relations entre les deux pays entre novembre 2006 et novembre 2009 avait entraîné la fermeture de l'Institut français.

Les locaux de l'IFR, qui comprennent notamment une spacieuse salle de spectacle, étaient situés sur un rond-point au cœur du centre-ville de la capitale rwandaise, sur un vaste terrain dans une zone en plein boom urbanistique. Selon le maire de Kigali, le terrain occupé par l'IFR n'était « pas utilisé rationnellement », conformément à la loi d'urbanisme qui impose des « ratios de densité » (surface ou volume total du bâtiment par rapport à la surface du terrain).

« Fin novembre 2013, l'ambassade de France a reçu une mise en demeure de 90 jours, qui s'est terminée en février 2014 », a expliqué M. Ndayisaba, « comme la loi le prévoit, en mars 2014, il y a eu une demande de confiscation du terrain par la ville de Kigali pour non-exploitation. Il leur était donné un délai de 30 jours pour mettre fin à l'occupation du terrain ».

La mairie a par ailleurs demandé à l'ambassade de France de détruire « sous 15 jours » le bâtiment qu'occupait jusqu'ici l'IFR car, « suite à la non-occupation des lieux, le bâtiment peut constituer une menace pour la sécurité », a indiqué le maire de Kigali.

Si la destruction n'est pas effective passé ce délai « la municipalité s'en chargera et enverra la facture à l'ambassade », a-t-il ajouté. L'Institut n'est pas le seul bâtiment concerné par les processus d'expropriations, a rappelé le maire de la capitale rwandaise, qui a connu un développement fulgurant depuis la fin du génocide.

Le plan d'urbanisme de Kigali, approuvé en 2008, édicte des critères très stricts d'optimisation des terrains, imposant notamment des hauteurs et/ou des surfaces totales minimales aux bâtiments susceptibles d'entraîner des travaux très coûteux. Si les propriétaires ne s'y conforment pas, les terrains peuvent légalement être confisqués.

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