Vietnam: Trong élu pour un 3e mandat inédit à la tête du Parti communiste
Le secrétaire général du Parti communiste au pouvoir au Vietnam, Nguyen Phu Trong, a été réélu ce dimanche 31 janvier pour un troisième mandat, qui devrait lui permettre de poursuivre sa politique anti-corruption.
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Conservateur pro-Pékin, Nguyen Phu Trong qui est âgé de 76 ans, a, dit-on, une santé fragile. Il est pourtant parvenu à conserver son poste lors du 13e congrès du Parti communiste, grand-messe quinquennale à Hanoï. « Dimanche matin le camarade Nguyen Phu Trong a été élu secrétaire général du Comité central du Parti communiste », a annoncé l'agence Vietnam News Agency. Le président chinois Xi Jinping lui a immédiatement adressé un message de félicitations, selon les médias chinois.
Ce nouveau mandat devrait permettre à Nguyen Phu Trong de poursuivre sa campagne anti-corruption, qui lui a permis de faire le ménage dans les rangs du parti, de l'armée et de la police. Alors que la corruption est endémique à travers tout le secteur public, cette politique s'est avérée au sein de la population comme auprès de certains membres du Parti, la seule formation politique autorisée par la Constitution.
Cependant, ces cinq dernières années ont été aussi marquées par une répression accrue des opposants au régime, selon des organisations de défense des droits. Le nombre de prisonniers de conscience a doublé de 84 à 170 depuis le précédent congrès en 2016 selon Amnesty International. L'ONG relève que de plus en plus de gens sont emprisonnés sur la base d'opinions exprimées sur internet.
Troisième mandat inédit depuis 35 ans
Trong est le premier secrétaire général du Parti communiste à obtenir un troisième mandat depuis le lancement des réformes économiques dans le pays en 1986.
Il est également président depuis 2018, mais va démissionner lorsque l'Assemblée nationale nommera son successeur. ce devrait être l'actuel Premier ministre Nguyen Xuan Phuc, 66 ans, salué pour sa gestion de la pandémie de coronavirus et pour son bilan économique.
L’autre source de popularité du parti actuellement, c’est bien sûr le fait que le Vietnam s’en sort mieux que d’autres pays à gérer la pandémie. Et ça c’est plutôt grâce au Premier ministre qui va devenir, semble-t-il, le président dans plusieurs mois.
David Camroux, chercheur au CERI (Centre de recherches internationales) de Sciences Po Paris
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