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Cachemire

Le Cachemire toujours virtuellement coupé du monde pendant l’Aïd

Cela fait huit jours qu’au Cachemire aucune ligne téléphonique ne fonctionne et il n’y a pas d’internet. Le gouvernement a pris cette mesure pour éviter toute protestation violente après sa décision de révoquer l’autonomie de cette région rebelle. Les Cachemiriens sont peu à pouvoir s’en plaindre sur les réseaux sociaux, mais certains arrivent encore à s’y exprimer.

Au Cachemire, le réseau internet et certains réseaux sociaux tout comme les services téléphoniques sont bloqués régulièrement comme ici le 27 avril 2017 à Srinagar.
Au Cachemire, le réseau internet et certains réseaux sociaux tout comme les services téléphoniques sont bloqués régulièrement comme ici le 27 avril 2017 à Srinagar. AFP Photos/Tauseef Mustafa
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de notre correspondant à New Delhi,

Ces dernières heures, une chose révoltait les Cachemiriens qui vivent en dehors de la région : ne pas pouvoir contacter leur famille pour leur souhaiter un joyeux Aïd. Alors ils utilisent les intermédiaires : « Est-ce que quelqu’un est du département de Kupwara ? J’ai besoin de contacter des proches », lance ainsi une internaute sur Twitter. Une dizaine de personnes lui ont rapidement répondu, et une personne est originaire de cette région.

On ne sait pas si cela l’a beaucoup aidé, car le seul téléphone qui fonctionne au Cachemire est le téléphone satellite, que presque aucun civil ne possède. Alors pour se réconforter et passer des fêtes chaleureuses, un cachemirien de Bombay vient d’inviter, par Twitter, tous ceux qui veulent à célébrer l’Aïd chez lui.

Ce type de restrictions de plus en plus courant au Cachemire

En effet, selon le rapport indépendant du site internetshutdown.in, le gouvernement indien a déjà coupé internet à 59 reprises cette année au Cachemire. Pour une durée qui va d’un à deux jours en général. Cela revient à un jour sur quatre en moyenne cette année. Ce chiffre a doublé en deux ans et représente plus de la moitié des coupures enregistrées dans toute l’Inde cette année.

Ce procédé est une arme de plus en plus utilisée par New Delhi dans cette région rebelle, ceci dans le but d’éviter toute coordination des manifestants par les réseaux sociaux. Mais le blackout actuel n’a pas été observé depuis des années : ce n’est pas seulement l’internet, mais toute communication sur mobile et sur ligne fixe. « Nous sommes revenus à l’âge de pierre » déplore ainsi un Cachemirien.

À lire aussi : « La fin du statut spécial du Cachemire est le dernier acte d’un long processus »

Le gouvernement avait promis de relâcher ces restrictions pour l’Aïd, mais semble maintenant être revenu sur sa décision. Ceci après que des manifestations de colère ont eu lieu vendredi dernier. Le gouvernement va certainement devoir garder un couvre-feu sévère pendant plusieurs semaines, voire des mois, le temps de faire plier cette population majoritairement hostile à l’abrogation de l’autonomie. Et surtout de s’assurer que des militants séparatistes armés ne profitent pas pour lancer une opération terroriste. Si rien d’important ne se passe pendant plusieurs mois, le gouvernement aura réussi le plus difficile : imposer ce nouveau statu quo, le rattachement complet du Cachemire à l’Inde.

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