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Corée du Nord

Corée du Nord: la Chine cherche à désamorcer la crise, Washington sceptique

La Chine, seul allié du régime de Pyongyang, a proposé mercredi 8 mars que le Nord suspende son programme nucléaire en échange de l'arrêt des manœuvres militaires lancées par les Etats-Unis au Sud. Washington, lui, a exprimé son scepticisme à propos d’éventuelles discussions avec Pyongyang.

Une photo non datée diffusée par l'agence de presse nord-coréenne KCNA le 7 mars 2017.
Une photo non datée diffusée par l'agence de presse nord-coréenne KCNA le 7 mars 2017. NORTHKOREA-MISSILES/DEFENCE KCNA/via REUTERS/File Photo
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Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a proposé que Pyongyang « suspende ses programmes nucléaire et balistique, en échange de l'arrêt des manœuvres militaires à grande échelle des Etats-Unis et de la Corée du Sud », entamées la semaine dernière, « afin de désamorcer la crise qui se prépare dans la péninsule » coréenne.

Le chef de la diplomatie chinoise était interrogé lors d'une conférence de presse sur le risque de guerre en Corée, deux jours après des tirs de missiles par l'armée du Nord, suivis par l'annonce du début du déploiement en Corée du Sud du bouclier antimissile américain THAAD, farouchement combattu par Pékin.

« Les deux parties sont comme deux trains qui accélèrent l'un vers l'autre sans qu'aucun ne veuille céder le passage », a déclaré le ministre chinois. « La question est de savoir si les deux parties se préparent vraiment à une collision frontale », a-t-il ajouté, expliquant que la priorité pour Pékin était « d'allumer un feu rouge et d'appuyer sur les freins des deux trains ».

Kim Jong-un n'est pas « rationnel » selon Washington

Mais de leur côté, les Etats-Unis ont exprimé leur scepticisme à propos d'éventuelles discussions, affirmant que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait un comportement irrationnel peu compatible avec la diplomatie. « Nous n'avons pas affaire à une personne rationnelle », a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley, suite à une réunion à huis clos du Conseil de sécurité pour discuter d'éventuelles mesures contre la Corée du Nord.

Dans une allusion à la Chine, qui appelle à reprendre les discussions avec la Corée du Nord, la diplomate a estimé que, « s'il s'agissait d'un autre pays, nous discuterions et ça ne poserait pas de problème ». Mais le dirigeant communiste nord-coréen est une « personne qui n'agit pas rationnellement, qui ne pense pas clairement », a ajouté la diplomate. « Nous réévaluons la manière de procéder avec la Corée du Nord pour avancer ».

Face à l’intransigeance américaine, la Chine, par la voix de son ambassadeur à l’ONU se fait presque menaçante, rapporte notre correspondante à New York, Marie Bourreau. « L’alternative serait l’escalade des tensions et la situation pourrait devenir hors de contrôle et déclencher un conflit de plus grande échelle et même une guerre dans la péninsule coréenne », prévient l’ambassadeur Liu. Les marges de manœuvre de Washington et de Pékin sont donc très réduites et la perspective de pourparlers pour dénucléariser la zone semble aujourd’hui très incertaine.

Le Conseil de sécurité condamne les tirs

Mardi 7 mars, les Etats-Unis ont soumis un texte au Conseil de sécurité condamnant les tirs, une manière pour Washington de tester la réaction de Pékin. Le texte a été finalement adopté à l'unanimité des quinze pays du Conseil. Le régime nord-coréen a « catégoriquement rejeté » la condamnation de l'ONU, selon son ministère des Affaires étrangères, qui accuse les manœuvres militaires américano-sud-coréennes de l'avoir poussé à prendre « les mesures les plus dures ».

Le Conseil de sécurité a déjà imposé six séries de sanctions au régime communiste, qui a néanmoins procédé à deux essais nucléaires en 2016 et plusieurs tirs de missiles balistiques. Un rapport de l'ONU publié fin février a montré en outre que la Corée du Nord contournait les sanctions les plus dures en utilisant des intermédiaires ou des sociétés-écrans pour continuer à commercer notamment avec la Malaisie et la Chine.

L'émission Décryptage Tirs de missiles nord-coréens: menace sur la paix?

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