Le riz italien veut gonfler ses exportations vers la France

C'est le premier pays du riz en Europe. L'Italie, grâce aux canaux qui sillonnent la plaine du Pô, produit près de 60% de la production européenne et elle est quasi-autosuffisante en riz. Mais depuis l'accord « Tout sauf les armes » de l'Europe avec le Cambodge et la Birmanie, le riz asiatique déstabilise la filière italienne. Reportage de Claire Fages à Robbio, dans le nord de l'Italie.

Usinage du riz dans l’entreprise Riso Gallo, à Robbio. RFI/Claire Fages

L'usine de Riso Gallo, le numéro un italien du riz, jouxte l'église de Robbio, petite ville proche de Milan. Le riz, ingrédient-clé du risotto est une véritable religion en Italie (0,9 mt en 2016-2017). L'inspection de la production est quotidienne en présence du président délégué de l'entreprise, Carlo Preve : « Si on regarde bien, on voit qu'il y a un petite tache noire sur un grain. Un petit peu, c'est accepté, trop ce n'est pas accepté ».

Dix variétés de riz sont décortiquées et transformées chez Riso Gallo. Mais le riz indica long grain a perdu du terrain dans les rizières, que l'on commence à inonder en ce début du mois d'avril. La concurrence asiatique est trop rude, souligne Assunta la comptable de la ferme rizicole Costamania. « Ce n'est pas très protégé, la riziculture en Italie. Il y a tout le riz qui vient de Birmanie sans taxe... »

Cette ouverture aux riz birman et cambodgien, les autorités italiennes la jugent démesurée. Rome a obtenu le mois dernier que la Commission de Bruxelles ouvre une enquête. En attendant son issue, l'Italie cherche à consolider son premier débouché à l'étranger : la France. Riso Gallo espère y populariser le riz noir, le Venere, le riz rond Arborio bio et la nouvelle variété de riz long parfumé italienne, Aroma, la plus proche du riz asiatique.