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Economie

Le sidérurgiste français Ascometal repris par Schmolz & Bickenbach

C'est finalement le groupe germano-suisse Schmolz & Bickenbach qui remporte l'offre de reprise du sidérurgiste français Ascometal. Le leader français des aciers spéciaux dont le siège est à Hagondange, en Moselle, était en redressement judiciaire depuis le 22 novembre. Cette décision va à l'encontre des attentes des syndicats d'Ascoval qui avaient choisi le projet des Anglo-Indiens de Liberty. Le groupe a d'ores et déjà annoncé la fermeture de trois sites d'ici deux à trois ans.

Des salariés de l'aciériste Ascometal lors d'un mouvement social en 2014 (image d'archives)
Des salariés de l'aciériste Ascometal lors d'un mouvement social en 2014 (image d'archives) AFP PHOTO / BORIS HORVAT
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Les administrateurs et le mandataire judiciaire, tout comme les syndicats d'Ascoval, une aciérie détenue par Ascométal et Vallourec, sur la commune de Saint-Saulve, avaient tous choisi comme repreneur le groupe anglo-indien Liberty. Ce dernier, dans son offre de reprise, assurait la pérennité de l'aciérie et sauvait 266 emplois sur les 299 existants. Mais cela n'a pas été le choix du tribunal du grande instance de Strasbourg.

Sa décision de choisir comme repreneur Schmolz & Bickenbach va probalement entraîner la fermeture de l'acierie de Saint-Saulve. Le germano-suisse n'a pas encore précisé le sort de ce site, mais il prévoit déjà la fermeture à moyen terme de celui d'Hagondange, du laminoir des Dunes et du train à fil de Fos-sur-Mer. Le groupe reprend tout le périmètre d’Ascometal à l’exception de l’aciérie d'Ascoval, qui ne faisait pas partie de l’offre de reprise.

Pourtant, la semaine dernière, le président Emmanuel Macron en visite à Toyota avait tenu des propos rassurants à Cécile Gallez, la maire de Saint-Saulve, lui promettant que bientôt elle pourrait dormir sur ses deux oreilles. Mais aujourd'hui, la décision du tribunal de grande instance enterre tout espoir d'éviter une catastrophe économique pour sa ville.

« On est tous anéantis »

Selon les syndicats, l'aciérie d'Ascoval est condamnée à moyen terme car « son débouché principal était les usines françaises de finition d'Asco Industries dont les besoins en acier seront désormais assurés par les autres aciéries du repreneur Schmolz & Bickenbach ».

« On est tous anéantis, commente le délégué syndical CGT à l'aciérie d'Ascoval, Nacim Bardi. On ne comprend pas la décision du tribunal. Le projet anglais était vraiment cohérent, il avait des perspectives de développement et de croissance à moyen et long terme. Le projet allemand, lui, avait des licenciements. Il récupérait seulement le carnet de commandes d’Asco Industries. »

Le délégué CGT est d'autant plus choqué que tous les avis concernés étaient favorables au repreneur anglo-indien. « Au tribunal, le PDG d’Ascometal, était pour Liberty le PDG d’Ascoval était pour Liberty, les administrateurs judiciaires étaient pour Liberty. Par contre le procureur avait déjà un avis pour les allemands. Il n’y a eu aucune impartialité de la part du procureur. »

Le syndicat pointe du doigt la responsabilité du gouvernement dans cette situation. « L’Etat n’a pas réagi, Macron a laissé faire. Et à cause de lui, il y a 299 hommes et femmes qui vont perdre leurs emplois. Sans compter les emplois indirects. On ne sait pas quoi dire. On est tous choqués. L’Etat a été absent. Tout va partir en Allemagne. Bruno Le Maire est un grand menteur, qui parle de réindustrialisation quand on licencie des gens. »

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