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Prix Médicis / Prix littéraires

Le prix Médicis 2017 décerné à Yannick Haenel pour «Tiens ferme ta couronne»

Yannick Haenel, finaliste malheureux du Grand prix de l’Académie française et du prix Goncourt, a remporté ce jeudi 9 novembre au quatrième tour le prestigieux prix Médicis. « Tiens ferme ta couronne » (Gallimard) raconte l’histoire de Jean Deichel, un alter ego romanesque de Haenel, à la recherche d’un producteur pour adapter son roman sur l’écrivain Herman Melville au cinéma.

L’écrivain français Yannick Haenel, lauréat du prix Médicis 2017 pour « Tiens ferme ta couronne » (Gallimard).
L’écrivain français Yannick Haenel, lauréat du prix Médicis 2017 pour « Tiens ferme ta couronne » (Gallimard). JACQUES DEMARTHON / AFP
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Les fils de militaires ont actuellement visiblement le vent en poupe. Après le prix Décembre décroché par Grégoire Bouillier, né en 1960 dans l’Algérie française, Yannick Haenel – ayant passé sa jeunesse en Afrique et né en 1967 également d’un père militaire - remporte le prestigieux prix littéraire Médicis. Et comme le prix Goncourt Eric Vuillard, né en 1968, ils sont tous nés dans les années 1960.

« Les noces entre le cinéma et la littérature »

L’heureux élu a dédié son prix à Anne Wiazemsky, membre du jury du Médicis décédée en octobre dernier : « Comme mon livre porte sur les noces entre le cinéma et la littérature, si quelqu’un l’a incarné merveilleusement c’est elle. Baisers à Anne Wiazemsky », a réagi Yannick Haenel.

Tiens ferme la couronne met en scène Jean Deichel, né le même jour que Yannick Haenel, le 23 septembre 1967 à Rennes et qui apparaît aussi comme narrateur dans d’autres romans de l’auteur. Cette fois-ci, on le retrouve sous forme de solitaire reclus dans son studio parisien de vingt mètres carrés où il passe ses journées « à regarder des films en buvant de l’alcool. »

Un roman-labyrinthe habité par un loser

Ce roman-labyrinthe où se croisent fatalité et humour sur 352 pages, tisse son univers fictif à partir de personnages romanesques du réel : on y croise aussi bien Isabelle Huppert, John Wayne, Franz Kafka ou le réalisateur américain Michael Cimino, mort en 2016, après avoir été célébré pour Voyage au bout de l’enfer et vécu l’enfer et l’expulsion de Hollywood avec l’échec commercial de La Porte du paradis. Yannick Haenel nous fait vivre l’histoire d’un loser incapable à trouver son paradis, mais accompagné fidèlement par un dalmatien nommé Sabbat.

La liberté du romancier

Longtemps professeur de français, Yannick Haenel a publié son premier roman en 2001, Introduction à la mort française. Le grand public le connaît surtout grâce à son roman Jan Karski, publié en 2009, couronné à l’époque par le prix du roman Fnac et le prix Interallié, et vivement critiqué par Claude Lanzmann qui l’accusait de « falsifier l’histoire » reportée dans Shoah et dont Haenel s’est inspirée. A l’époque, Yannick Haenel revendiquait son droit à la fiction. Aujourd’hui, sa force de poésie, son goût pour la folie et sa liberté de romancier viennent d’être généreusement salués par le prix Médicis.

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