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Comores

Comores: l'ONU et l'UA appellent au calme après les violences à Anjouan

Mercredi 17 octobre, l'Union africaine et l’ONU ont appelé au « calme » et au « dialogue » à Anjouan, cette île des Comores où des affrontements opposent l'armée à des opposants au régime depuis trois jours.

On ne sait pas exactement qui sont les hommes armés qui se trouvent dans la ville de Mutsamudu.
On ne sait pas exactement qui sont les hommes armés qui se trouvent dans la ville de Mutsamudu. Wikimedia CC BY-SA 3.0 Peioma
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Difficile de savoir exactement ce qui se passe à Anjouan. Entre les témoins sur place, contactés par téléphone, et le gouvernement, les versions divergent sur les faits. Tirs continuels de part et d’autre, pour les riverains et conflit contenu et quasiment maîtrisé sans aucun tir militaire en trois jours, selon le gouvernement.

« Mais non, l‘armée n’a pas tiré, assure Mohamed Daoudou, le ministre de l‘Intérieur comorien. Si l’armée avait tiré, vous imaginez la suite ? L’armée a sécurisé la zone. Elle a confiné ces terroristes dans la médina. Nous voulons épargner le maximum de personnes. Nous allons dénouer cette crise d’un instant à l’autre. »

Autre point obscur, les habitants de la médina et certaines sources militaires évoquaient quatre policiers pris en otage par les insurgés. Encore faux, répond Mohamed Daoudou, le ministre de l‘Intérieur. « Cela fait partie de la campagne de désinformation orchestrée par l’exécutif d’Anjouan. Mais aucun militaire, que ce soit gendarme ou policier, n’a été pris en otage par ces terroristes. Ils ne sont même pas rentrés dans la médina, je ne vois pas comment ils auraient pu y être pris en otage », souligne-t-il.

Beaucoup de questions

Impossible d’avoir une idée précise du nombre d’insurgés reclus dans la médina de Mustamudu ni du contingent militaire déployé. Par ailleurs, aucune revendication claire n’a été formulée par cette rébellion armée. Des renforts militaires ont été envoyés sur l'île, mais pour l'instant, la situation n'est pas encore apaisée.

Dans un communiqué, le gouverneur de l'île précise que les revendications sont légitimes. Elles portent notamment sur le maintien de la présidence tournante entre les trois îles des Comores, dont le principe a été modifié par la réforme de la Constitution adoptée lors du référendum contesté de juillet. Le gouverneur d'Anjouan assure en revanche qu'il ne soutient d'aucune manière un conflit armé.

Anjouan est l'une des îles de l'archipel des Comores.
Anjouan est l'une des îles de l'archipel des Comores. google.com

Les violences ont causé la mort d'au moins trois personnes. Trois victimes des hommes armés, selon le ministre de l'Intérieur. Il affirme que les forces de l'ordre ne sont pas responsables de ces décès.

Préoccupation

Exprimant leur inquiétude face au risque de dégradation dans cet archipel agité de coups d'Etat et de crises séparatistes depuis son indépendance de la France en 1975, les Nations unies et l'Union africaine (UA) ont appelé au « calme » et au « dialogue », d'une même voix mais dans des communiqués séparés. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé « sa préoccupation » et « appelle toutes les parties concernées à faire preuve de calme et de retenue dans l'intérêt de la paix et de la stabilité aux Comores ». De son côté, l'Union européenne estime que ces « violences à Anjouan et la rupture du dialogue politique comportent le risque d'une crise majeure aux Comores ».

Le climat politique est tendu depuis le référendum constitutionnel du 30 juillet dernier, autorisant désormais le président à effectuer deux mandats consécutifs. Le dialogue qui devait permettre d'apaiser la crise a été interrompu au début du mois.

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