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Football

AC Milan-Inter, un derby sous le signe de la lutte contre le racisme

Après les récents incidents à caractère raciste qui ont entaché le football en Italie et qui ont notamment visé le Belge Romelu Lukaku, l’AC Milan a pris des mesures en marge du derby de ce samedi 21 septembre face à l’Inter. Les deux clubs lombards entendent envoyer un message fort pour « réveiller le football italien » face à ce problème récurrent.

L'attaquant belge Romelu Lukaku, sous le maillot de l'Inter Milan, le 26 août face à Lecce.
L'attaquant belge Romelu Lukaku, sous le maillot de l'Inter Milan, le 26 août face à Lecce. Daniele Mascolo/Reuters
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Les saisons passent et les scandales liés au racisme gangrènent toujours le football italien. La saison 2019-2020 a débuté depuis moins d’un mois en Serie A et les polémiques s’accumulent déjà, en particulier autour d’un homme : Romelu Lukaku. L’international belge, né de parents originaires de RDC, vient de passer trois semaines très agitées et parfois même surréalistes.

Trois semaines de polémiques autour de Lukaku

Tout a commencé le 1er septembre, lors d’un match entre Cagliari et l’Inter Milan, le nouveau club de Romelu Lukaku. Lorsque l’ancien pensionnaire de Manchester United a inscrit le but de la victoire des Intéristes (2-1) sur penalty, il a été la cible de cris de singe. Pas une première avec certains supporters de Cagliari, qui s’en sont aussi pris au Camerounais Samuel Eto’o, au Ghanéen Sulley Muntari, au Français Blaise Matuidi et à l’Italien Moise Kean par le passé.

Cela ne s’est pas arrêté là… Deux jours après les incidents de Cagliari, des membres de la Curva Nord, un influent groupe de supporters de l’Inter, a publié un communiqué irréel dans lequel ils assurent à Romelu Lukaku que ce qui s’est passé le 1er septembre n’était pas du racisme mais juste une façon pour les fans de Cagliari d’encourager leur équipe et de déstabiliser l’adversaire. Ils invitaient même le Belge à « vivre cette attitude comme une forme de respect ».

Derniers épisodes en date : la décision de la fédération italienne de football, qui a choisi de ne pas sanctionner Cagliari ou ses supporters, et les mots de Luciano Passirani à la télévision italienne. L’ancien dirigeant de l’Atalanta Bergame, devenu consultant, a dérapé en voulant faire l’éloge de Romelu Lukaku. Après avoir énuméré toutes les qualités de l’attaquant, Passirani a ajouté : « Pour l’arrêter, il suffit de lui jeter dix bananes pour qu’il les mange. » Le consultant a été aussitôt suspendu par la chaîne TopCalcio24 et a ensuite présenté des excuses maladroites (« La femme qui a vécu avec moi pendant 17 ans est noire, et j’ai deux petites nièces noires. Je ne suis pas raciste, je suis une personne éduquée »).

Un « Derby contre le racisme »

Toutes ces polémiques, qui s’ajoutent à d’autres ailleurs en Europe, ont poussé l’AC Milan a accéléré dans sa démarche de lutte contre le racisme. Le club rossonero a annoncé, vendredi 20 septembre, la création d’un groupe de travail interne dont le but est de s’occuper des problèmes de racisme dans le football italien. Le programme, en gestation depuis des mois, est passé à la vitesse supérieure après les derniers incidents et en vue du choc de Serie A prévu ce samedi 21 septembre : l’AC Milan accueille son vieux rival, l’Inter.

Pour marquer le coup en compagnie de Romelu Lukaku, l’AC Milan, solidaire, a décrété que ce match sera le « Derby contre le racisme ». Les joueurs des deux équipes se réuniront pour une photo symbolique avant la rencontre, comme pour symboliser leur union, malgré leur rivalité, face au fléau du racisme.

« L’obligation morale de faire tout (…) pour résoudre ce problème »

« Le football italien doit se réveiller et adopter une position ferme contre les comportements racistes. L’AC Milan assumera une position de leader sur cette question en promouvant les valeurs humaines fondamentales qui nous concernent tous », déclare Ivan Gazidis, le président milanais.

Ce dernier poursuit : « Le football apporte un exemple puissant de la force de l’unité et du travail d’équipe. La diversité, l’inclusion et la tolérance renforcent la force d’une équipe, d’un club et de la société dans son ensemble. Nous estimons que nous avons l’obligation morale de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour résoudre ce problème. » Ivan Gazidis ajoute encore : « Ces valeurs transcendent les rivalités et nous nous réjouissons d’avoir le soutien de l’Inter dans cette initiative. »

Antonio Conte, l’ancien entraîneur de Chelsea qui a pris les rênes de l’Inter cet été, a lui-même constaté la dégradation de la situation en Italie : « Après trois années loin de l’Italie, je trouve que les choses se sont empirées en Italie. Je vois beaucoup de haine et de ressentiment partout. Nous devrions envoyer des messages positifs et ne pas exacerber les rivalités. » Ce Milan-Inter est une nouvelle pierre posée dans le vaste chantier de la lutte contre le racisme dans le football italien.

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