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Football / Coupe du monde 2018

Foot: l’annulation d’un match en Israël met l’Argentine dans l’embarras

L'Argentine devait disputer son dernier match de préparation à la Coupe du monde 2018, le samedi 9 juin face à Israël, à Jérusalem. Mais devant les critiques, notamment palestiniennes, la Fédération argentine de football a décidé ce 6 juin de suspendre la rencontre. Elle cherche maintenant un nouvel adversaire.

L'Argentin Lionel Messi.
L'Argentin Lionel Messi. REUTERS/Albert Gea
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En choisissant de disputer son dernier match avant la Coupe du monde face à Israël, les Argentins espéraient avant tout retrouver un adversaire qui leur avait porté chance en 1986. Il y a 32 ans, l'équipe alors entraînée par Carlos Bilardo s'était en effet rendue en Israël pour clore une campagne désastreuse avant le Mondial mexicain. L'Argentine, malgré la présence de Diego Maradona, avait eu toutes les peines du monde pour se qualifier, et les matches de préparation (dont un contre la France perdu 2 à 0) n'avaient rassuré personne, au point que les appels à la démission de Bilardo se multipliaient. Pour les Argentins, le déplacement en Terre Sainte, à Tel Aviv, avec à la clé une large victoire 7 à 2, avait toutefois marqué un tournant qui allait conduire l'équipe sud-américaine à se couronner championne du monde quelques semaines plus tard...

Une affaire de superstition et d’argent

La tentation était donc grande de renouveler cette vieille recette comme un talisman censé rendre à l'Argentine un surplus de chance avant d'aborder la Coupe du monde russe. Mais ce qui ne devait être qu'une étape anodine s'est transformé en un énorme enjeu politique. Prévu initialement à Haïfa, le match avait été déplacé à Jérusalem par les Israéliens, qui y voyaient une formidable occasion de montrer au monde que la Ville Sainte était bien leur capitale, quelques semaines après que les Etats-Unis aient symboliquement déplacé leur ambassade de Tel Aviv à Jérusalem.

Pour ce faire, la Fédération argentine s'était vu proposer un contrat très juteux (plus de deux millions de dollars) avec notamment l'obligation pour l'équipe sud-américaine d'arriver la veille de la rencontre et de se prêter à des visites dans des lieux symboliques. Des contraintes qui n'ont pas plu au sélectionneur argentin, Jorge Sampaoli, obligé du coup à revoir son programme de préparation, et à plusieurs joueurs peu enthousiastes à l'idée de servir d'outils de propagande.

Un Messi menacé

Une gêne accentuée par la mobilisation des autorités palestiniennes qui depuis dimanche dernier avaient appelé à la Fédération argentine à annuler cette rencontre. Une campagne visant notamment Lionel Messi, qui avait reçu des menaces afin de l'inciter à renoncer à cette rencontre. Des manifestations organisées par diverses ONG avaient même troublé la quiétude de la concentration de l'équipe, actuellement à Barcelone.

Preuve de l'importance qu'Israël attribuait à ce match, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, de passage à Paris, a même téléphoné au président argentin Mauricio Macri pour le convaincre de respecter le programme prévu. Peine perdue. L'Argentine n'ira donc pas en Israël, en tout cas avant la Coupe du monde, car la Fédération argentine, désireuse de ne pas renoncer à ce contrat très avantageux, cherche à le sauver en envisageant un déplacement postérieur à la Coupe du monde. En attendant, l'équipe de Jorge Sampaoli se retrouve sans adversaire le week-end prochain, et cherche fébrilement une alternative afin de ne pas renoncer à sa dernière rencontre préparatoire.

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