Tour de France 2017: Richie Porte, l'équipier de luxe devenu leader
Le coureur australien arrive sur ce 104e Tour de France dans la forme de sa vie. A 32 ans, lui qui était souvent cantonné au rôle d’équipier de luxe est aujourd’hui un prétendant sérieux au podium, voire à la victoire finale. Le triple vainqueur de l’épreuve Christopher Froome l’a en tout cas désigné comme un des ses adversaires principaux.
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« Richie Porte sera peut-être l’homme à battre », cette déclaration laconique est signée Christopher Froome lui-même. Preuve, s’il en fallait une, que le coureur australien de la BMC, éternel outsider sur les courses de trois semaines, a passé un cap et qu’il est désormais pris très au sérieux par les cadors du peloton.
Froome est bien placé pour parler de Richie Porte. Les deux hommes se connaissent très bien, et pour cause, amis dans la vie, ils ont passé trois ans ensemble au sein de l’équipe Sky de 2012 à 2015. A l’époque, le talent de l’Australien, vainqueur de Paris-Nice en 2013, est déjà reconnu au sein du peloton. Mais son statut de lieutenant de luxe auprès de Bradley Wiggins puis de Chris Froome, l’empêche de s’exprimer pleinement sur le Tour.
Jamais sur le podium d’un grand Tour
Ce n’est qu’après avoir quitté la Sky pour rejoindre l’équipe BMC que le coureur originaire de l’île de Tasmanie laisse entrevoir son potentiel en terminant 5e du Tour 2016, à moins d’une minute du trio de tête. Une performance qui démontre enfin que l’Australien vaut mieux que le ventre mou du classement général. Il peut tenir le rythme sur trois semaines, même s’il n’a toujours pas réussi à accrocher un podium référence sur un grand Tour.
A 32 ans et après un début de saison tonitruant, Richie Porte sait que cette édition 2017 est pour lui une opportunité à ne pas rater. Nairo Quintana sort peut-être fatigué du Giro, Alberto Contador est ses 34 printemps n’est plus aussi fringuant et Romain Bardet sera probablement désavantagé par les deux chronos individuels qui jalonnent l’épreuve.
Pour autant, l’Australien ne se laisse pas impressionner par le statut de favori dont son ami Chris Froome l’a affublé. « C'est juste un jeu que jouent Sky et Chris, alors que je pense qu'ils sont convaincus d'avoir les meilleurs atouts pour l'emporter, répliqué Porte en conférence de presse. C'est Chris qui a la pancarte sur le dos. Il a déjà remporté le titre à 3 reprises et il sait comment s'y prendre. Il n'y a aucune raison qu'il ne soit pas capable d'en remporter un 4e. Le grand favori, c'est lui. »
Un coureur complet
« Si Froome dit que Porte est son principal rival, à mon avis c’est qu’il le pense vraiment car ils se connaissent bien, explique à RFI l’ancien coureur français Jérôme Coppel. Ils se renvoient juste l’un et l’autre le statut de favori, ce qui est assez normal. Mais attention toutefois à ne pas oublier d’autres prétendants à la victoire finale comme Bardet, Contador, Quintana ou même Chavès. »
Arrivé au vélo sur le tard après avoir pratiqué pendant plusieurs années le triathlon, Porte est un coureur complet. Excellent rouleur et très bon grimpeur, si le parcours de cette édition 2017 n’est pas particulièrement taillé pour lui, il ne le désavantage pas non plus. Certains le verraient même bien prendre le maillot jaune dès le premier jour de course sur le contre-la-montre de 14km qui se tiendra dans les rues de Düsseldorf. Personne n'a oublié son d’éclat sur le chrono du Critérium du Dauphiné cette année où il s’est imposé devant le quadruple champion du monde de la discipline, Tony Martin.
Le deuxième Australien à remporter le Tour ?
Pour autant un tel scénario ne serait pas forcément idéal : défendre un maillot jaune du début à la fin de la course demande énormément d’énergie, même si Richie Porte est rarement aussi fort que lorsqu’il est dans une position défensive. « Il a très peu de points faibles, analyse Jérôme Coppel. A part peut-être son équipe qui est un petit peu moins forte que celle de la Sky. »
Esseulé pendant le Critérium Dauphiné, Porte a perdu l'épreuve pour une poignée de secondes de bonifications lors de la dernière étape. Une situation qui ne devrait vraisemblablement pas se reproduire sur le Tour puisque l’équipe BMC s’est renforcée avec des coureurs comme Nicolas Roche, Damiano Caruso ou Greg Van Avermaet pour épauler son leader.
« Vu son état de forme au Dauphiné, Richie Porte est clairement un vainqueur potentiel du Tour », affirme Jérôme Coppel. Si l’ancien équipier de luxe de Chris Froome monte sur la plus haute marche du podium à Paris le 23 juillet prochain, il deviendrait ainsi le deuxième Australien à remporter la Grande Boucle après Cadel Evans en 2011.
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