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Ukraine / Russie

Loi martiale en Ukraine: le défi de Porochenko à la Russie

Le président ukrainien Petro Porochenko a demandé aux pays membres de l'Otan, et notamment à l'Allemagne, de déployer des navires en mer d'Azov pour soutenir Kiev dans son bras de fer avec Moscou, après un accrochage avec les forces russes au large de la Crimée.

Le président ukrainien Petro Porochenko lors de son discours annuel devant le Parlement, en septembre 2018.
Le président ukrainien Petro Porochenko lors de son discours annuel devant le Parlement, en septembre 2018. Reuters
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L'Ukraine ne décolère pas après ce qu'elle considère comme une agression de son gigantesque voisin. Kiev, qui a demandé aux pays membres de l'Otan de déployer des navires en mer d'Azov, a dénoncé la détention « illégale » de ses marins par Moscou, qu'elle qualifie de « barbarie ».

Vingt-quatre d'entre eux ont été faits prisonniers le 25 novembre par la Russie au large de la Crimée. Il s'agit de la première confrontation militaire ouverte entre Moscou et Kiev depuis l'annexion de cette région et le début la même année d'un conflit armé dans l'est de l'Ukraine entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes qui a fait plus de 10 000 morts.

Mer d'Azov : à Moscou on accuse Porochenko de jeter de l’huile sur le feu

Depuis, la tension monte entre Kiev et Moscou. Le président ukrainien a promulgué ce mercredi 28 novembre la loi martiale pour 30 jours. Si cet évènement ne peut pas avoir été prévu par l'Ukraine, il pourrait tout de même permettre au président de remonter dans les sondages avant les élections de mars prochain.

« Pour Petro Porochenko, cela peut aussi lui donner la possibilité de s’affirmer, explique Alexandra Goujon, maître de conférence à l'université de Bourgogne et à Sciences Po Paris. C’est le chef d’Etat, c’est le président, et donc il est aussi le chef des forces armées. En Ukraine, parfois, Porochenko, en fonction des courants politiques, peut être critiqué pour ne pas être suffisamment ferme à l’égard de la Russie. C’est une occasion pour lui de se présenter comme ce chef d’Etat qui veut tenir tête. »

« Des inquiétudes ont été soulevées, ajoute-t-elle. Cela n’a pas empêché une majorité de voter pour la loi martiale. Mais un certain nombre d’associations de défense des droits de l'homme, de journalistes, ont mis l’accent sur le fait qu’il pouvait y avoir des atteintes à la liberté d’expression, à la liberté, aussi, de rassemblement. C’est quelque chose qui inquiète, mais le président est loin d’avoir tous les pouvoirs entre les mains et il est lié par des forces politiques, mais aussi des contre-pouvoirs qui sont importants. »

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