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Otan / Ukraine

Tensions en mer d'Azov: la mise en garde de l'Otan à la Russie

Après le franchissement du détroit de Kertch par des navires de la marine ukrainienne et leur arraisonnement par les forces russes, la tension continue de monter, en particulier à l’ONU et à l’Otan où l'on estime inacceptable l’emploi de la force militaire par la Russie à l’encontre de l’Ukraine.

Navires de la marine ukrainienne dans le port d'Odessa, le 26 novembre 2018.
Navires de la marine ukrainienne dans le port d'Odessa, le 26 novembre 2018. REUTERS/Yevgeny Volokin
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Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet

L’Otan en appelle à la Russie pour que les marins et les navires ukrainiens puissent repartir librement. L’Alliance atlantique demande aussi à Moscou de garantir aux navires ukrainiens la liberté de navigation dans le détroit de Kertch et la mer d’Azov.

Malgré sa préoccupation pour les marins ukrainiens blessés lors des arraisonnements, et afin d’éviter que la situation dégénère, l’Otan appelle donc au calme. L’Alliance atlantique veut maintenir le dialogue déjà en place avec la Russie.

« La situation en Ukraine et autour, y compris la mer d’Azov, la mer Noire et la militarisation de la Crimée, a été évoquée maintes fois lors des réunions avec la Russie, déclare Jens Stoltenberg, le secrétaire-général de l’Otan. Nous avons même remis le sujet sur le tapis il y a quelques semaines lors du dernier conseil Otan-Russie. L’Otan a entrepris les plus importants des renforcements de sa défense collective depuis une génération. La Russie doit comprendre que c’est une conséquence de ses actions ».

L’Alliance atlantique a assuré l’Ukraine de son soutien à son intégrité territoriale. De son côté, l’Union européenne a elle aussi demandé le rétablissement de la liberté de passage dans le détroit de Kertch.

Selon les termes du partenariat qui unit les 29 pays-membres de l'Otan, l’Ukraine a le droit de demander la convocation de la commission conjointe avec l’Otan en cas de menace directe à sa sécurité, son indépendance ou son intégrité territoriale.


Le « niet » de la Russie à Kiev

Pour Moscou, les navires militaires ukrainiens qui ont tenté de passer le détroit de Kertch ont pénétré dans les eaux territoriales russes, explique notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot. A ce titre, les garde-côtes russes ont eu raison de les intercepter et de les arraisonner. Les responsables russes interrogés par la presse défendent cette position.

« Il s'agit là d'une intrusion de navires de guerre étrangers dans les eaux territoriales russes, déclare Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Ces navires de guerre ont pénétré dans nos eaux territoriales sans répondre aux sommations de nos gardes-frontières. C'est pourquoi toutes nos actions ont été menées en stricte conformité avec le droit international ».

Pour les autorités russes, il s'agit donc d'une « provocation » ukrainienne, dont l'objectif serait de créer un prétexte à de nouvelles sanctions contre Moscou. Autre explication avancée par des journaux proches du Kremlin, et des élus du parti au pouvoir : le président Petro Porochenko aurait l'intention d'utiliser cet incident à des fins de politique intérieure, à l'approche de l'élection présidentielle en Ukraine.


Le Parlement ukrainien vote la loi martiale pour 30 jours

Avec notre correspondant à Kiev,  Sébastien Gobert

Le Parlement ukrainien a voté lundi soir, dans une ambiance survoltée l'introduction de la loi martiale dans les régions frontalières du pays pour 30 jours. Un projet de loi ad hoc a été approuvé par 276 députés, alors qu'un minimum de 226 était requis.

Cette décision, sans précédent depuis l'indépendance de cette ex-république soviétique en 1991, a été prise à l'initiative du président Porochenko, qui l'a justifiée par un risque accru d'une offensive terrestre russe.

Face à la résistance de parlementaires, le chef de l'Etat s'est déplacé en personne pour convaincre : « je vous demande de me donner le droit d'agir. Pour que dans le cas où le moindre soldat russe franchit la frontière, je ne perde pas une seconde pour défendre la terre ukrainienne ! »

Il a dû modifier certaines dispositions de son projet de loi, notamment en réduisant sa durée de 60 à 30 jours afin qu'il n'entrave pas la campagne électorale pour la présidentielle, qui doit débuter le 31 décembre. Petro Porochenko a également limité l'action de la loi à plusieurs régions frontalières alors qu'elle était initialement censée concerner l'ensemble du territoire ukrainien.

La loi adoptée prévoit de possibles restrictions de libertés civiques si la situation venait à l'exiger, mais elle ne précise pas quelles mesures pourraient être adoptées, ni comment. Elle ne permet pas non plus de penser qu'elle puisse renforcer les capacités militaires ukrainiennes ou arrêter une éventuelle intervention russe. Dans l'immédiat, elle ne lave en rien l'affront fait à la marine ukrainienne le 25 novembre.

Le vote est donc un demi-succès pour un Président en campagne de réélection, qui a en plus été chahuté par les parlementaires pendant son discours.

Escalade entre Kiev et Moscou, trois navires ukrainiens capturés en mer Noire

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