Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), 100 ans d'histoire du cinéma
Entre Ben-Hur et Tarzan, MGM est un mythe rugissant. Metro-Goldwyn-Mayer, le studio historique de Hollywood, fête ce mercredi 17 avril son centenaire. Créée en 1924, la fameuse major américaine appartient depuis 2022 à Amazon, mais la mascotte du lion continue à rugir pour annoncer le début des films.
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Le jour où Amazon a mis 8,5 milliards de dollars sur la table pour s’offrir MGM, la bibliothèque de Metro-Goldwyn-Mayer a fait un bond en avant vers le futur du streaming. Avec son incroyable héritage de plus de 4 000 films, dont les plus grands classiques et dix longs métrages récompensés par l’Oscar du meilleur film, la MGM est redevenue une partie désirable aux yeux de tous.
Le premier Ben-Hur, de Fred Niblo, un film muet de 1925 et jusque-là la plus chère production de tous les temps, a été réalisé par la MGM, comme La Veuve joyeuse dans la même année par Erich von Stroheim. Pendant des décennies, la Metro-Goldwyn-Mayer incarnait la « maison » des étoiles : de Greta Garbo, Joan Crawford, Clark Gable et Katharine Hepburn, en passant par Judy Garland et Mickey Rooney, jusqu’à Elizabeth Taylor… sans oublier Tarzan interprété par Johnny Weissmuller ou le colley Lassie.
Quand Marcus Loew achète Metro Pictures
Dès sa naissance, la MGM était une fusion de trois entreprises : Metro, Goldwyn et Mayer. Marcus Loew avait pris l’initiative de les mettre ensemble. Après avoir acheté un réseau de salles de cinéma en région new-yorkaise, il réfléchit à comment s’approvisionner en programmes. En 1919, Loew achète Metro Pictures, une boîte de production et distribution qui coordonne les intérêts de plusieurs producteurs de la côte est. En 1924, il investit dans la Goldwyn Pictures Corporation avec ses studios les plus modernes de Los Angeles. À la tête de la production, Loew engage Louis B. Mayer. Le trio s'avère parfait et commence à œuvrer sous le rugissement du lion et la devise bientôt célèbre : « Ars Gratia Artis » (« L’art pour l’amour de l’art »).
MGM devient la plus grande société de production de Hollywood. Mettre l’accent sur la production (incarnée par le producteur légendaire Irving Thalberg), le studio et le réseau de distribution, au-delà du choix des réalisateurs et acteurs, se révèle comme une décision clairvoyante et porteuse d’avenir. Malgré la compétition féroce de Warner, Paramount, Disney ou Fox, MGM fait son chemin avec des chefs-d’œuvre comme Autant en emporte le vent (1939) ou Le Magicien d’Oz (1939). Entre les années 1930 et 1960, Metro-Goldwyn-Mayer réussit même à s’imposer aussi dans le domaine de l’animation, avec Tom et Jerry de William Hanna et Joseph Barbera ou Droopy de Tex Avery, mais après la Seconde Guerre mondiale également dans la production de comédies musicales avec Fred Astaire et Frank Sinatra…
MGM, entre Ted Turner, Sony et Amazon
À partir des années 1970, MGM change plusieurs fois de propriétaires. Pour l’un d’entre eux, Kirk Kerkorian (d’ailleurs propriétaire de plusieurs hôtels à Las Vegas et actionnaire de MGM et Chrysler), Metro-Goldwyn-Mayer est surtout une entreprise gérant des hôtels. Ce qui explique qu’une partie importante du catalogue MGM est vendue dès 1986 au magnat des médias Ted Turner. Plusieurs fois, MGM frôle la faillite, mais avec des franchises comme James Bond (dont MGM détient la moitié des droits), Rocky ou Le Hobbit, elle reste finalement surtout une poule aux œufs d’or, achetée par un consortium mené par Sony en 2004 pour 5 milliards de dollars, avant d’être convoitée par Amazon et son bouquet en streaming pour la somme record de 8,45 milliards de dollars (6,92 milliards d’euros) en 2021 pour faire face à ses concurrents Disney et Netflix. Un siècle après la création de MGM, la course aux contenus cinématographiques continue surtout hors des salles de cinéma…
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