La Colombie suspend les pourparlers avec l'ELN suite à un attentat revendiqué
La Colombie a replongé ce week-end dans la terreur des attentats. Trois attaques à l'explosif contre des commissariats de police dans le nord du pays ont fait 9 morts et des dizaines de blessés. Dans un premier temps, les autorités avaient évoqué la piste des trafiquants de drogue. Mais dimanche 28 janvier, l'un des attentats, celui de Baranquilla, a été revendiqué par un groupe de l'ELN, la dernière guérilla active du pays. Le ministre colombien de la Défense confirme ce lundi la responsabilité de l'ELN. Le président Santos a annoncé la suspension des pourparlers avec le groupe armé, qui devaient reprendre ce mercredi.
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« Front de guerre urbain national », c'est le nom du groupe de l'ELN qui a revendiqué l'attaque de samedi 27 janvier à Baranquilla. Dans une déclaration publiée sur un site internet, habituellement utilisé par la guérilla, l'attentat meurtrier est qualifié d'« exercice légitime au droit à la rébellion ». La véracité de la déclaration reste encore à confirmer même si le ministre de Défense attribué ce lundi à la guérilla la responsabilité des attentats commis contre la police.
Sur le lieu de l'attentat, les autorités ont arrêté un homme de 31 ans. Il avait sur lui des documents faisant état d'autres projets d'attaque. Des perquisitions ont également eu lieu à Bogota, où 4 personnes ont été arrêtées. Dans la soirée, le président Juan Manuel Santos a loué dans un tweet «la rapidité des forces publiques».
Quiero aclarar que la rápida acción de autoridades y fuerza pública ha permitido la captura de 1 persona por el atentado en Barranquilla. Se está confirmando veracidad del supuesto comunicado del ELN
Juan Manuel Santos (@JuanManSantos) 29 janvier 2018
Les pourparlers avec l'ELN compromis
Mais le mal est fait : la population est sous le choc. Et dans ce pays en pleine campagne présidentielle, les candidats conservateurs très critiques envers le processus de paix avec les guérillas, ne se privent pas de se servir de l'émotion publique. Ils demandent au président de se retirer immédiatement des pourparlers avec l'ELN.
Le cessez-le-feu entre l'Etat et l'ELN a expiré le 9 janvier dernier à minuit. Il avait été mis en place le 1er octobre 2017, une première dans l'histoire de cette rébellion armée apparue en juillet 1964. Depuis les accords de paix signés fin 2016 avec les FARC, l'ELN est la dernière guérilla active de Colombie mais les discussions avec le gouvernement, qui se tiennent à Quito, en Equateur, ont été suspendues ces dernières semaines, parce qu'après la fin du cessez-le-feu bilatéral l'ELN a commis plusieurs actions violentes.
Les pourparlers devaient reprendre ce mercredi 31 janvier. Ce ne sera finalement pas le cas, a déclaré le président Santos. « J'ai pris la décision de suspendre l'ouverture du cinquième cycle des négociations qui était prévu dans les prochains jours étant donné que je ne vois pas de cohérence de la part de l'ELN entre ses paroles et ses actes », a annoncé le chef de l'Etat
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