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Etats-Unis / Russie

Ingérence russe: Jeff Sessions en mauvaise posture devant la Chambre

Le secrétaire américain à la Justice Jeff Sessions doit témoigner ce mardi 14 novembre devant la Chambre des représentants au sujet des interférences russes lors du scrutin présidentiel aux Etats-Unis.

Le secrétaire américain à la Justice Jeff Sessions devant le Sénat, le 13 juin 2017.
Le secrétaire américain à la Justice Jeff Sessions devant le Sénat, le 13 juin 2017. SAUL LOEB / AFP
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Devant le Sénat en juin dernier, Jeff Sessions avait été catégorique. « Je n’ai eu aucun contact avec la Russie et à ma connaissance, personne n’en a eu pendant la campagne », avait-il affirmé. Celui qui dirigeait l'équipe conseillant Donald Trump sur sa politique étrangère durant la campagne présidentielle était alors interrogé sur des contacts entre l'équipe du candidat républicain et des intermédiaires russes.

Mais la déclaration du secrétaire à la Justice a depuis été démentie par George Papadopoulos, ancien conseiller de campagne de Donald Trump pour les Affaires étrangères. Dans sa déposition à la police fédérale, celui-ci a assuré avoir fait état de ses relations privilégiées avec les Russes lors d’une réunion en mars 2016, à laquelle Jeff Sessions participait, rappelle notre correspondante à Washington, Anne Corpet.

Un autre témoignage pourrait bien mettre le secrétaire à la Justice en difficulté. Devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants il y a deux semaines, Page Carter, également conseiller de campagne de l'actuel président, a affirmé s’être rendu dans un cadre privé à Moscou avant l’élection présidentielle, et y avoir eu un « bref » contact avec un vice-Premier ministre russe. Il a indiqué avoir averti Jeff Sessions de son voyage.

Le secrétaire à la Justice devra donc expliquer ces deux omissions lors de sa déclaration sous serment devant le Sénat. Et il risque de passer un mauvais quart d’heure : les démocrates ont annoncé qu’ils étaient prêts à en découdre pour obtenir la vérité.

Pour certains observateurs, Jeff Sessions est désormais sur un siège éjectable. Une hypothèse que n'exclut pas Corentin Sellin, même si, dit-il, ce serait « un scandale énorme ». Car pour l'historien et spécialiste des Etats-Unis, le ministre de la Justice se trouve entre deux feux, obligé de rendre des comptes tout en évitant de déplaire à Donald Trump. « Pour lui, ça va être difficile », note ce spécialiste.

Après Sessions, à qui le tour ? Donald Trump, en tout cas, ne manque pas de rappeler qu'il n'est toujours pas directement visé par l'enquête menée par le procureur spécial Mueller. Mais pour combien de temps ? Impossible à dire. « Mueller est connu pour verrouiller ses enquêtes et il ne fait filtrer que ce qui l'arrange. On n'a aucune idée de l'avancement de l'enquête », remarque Corentin Sellin. Toutefois, estime-t-il, le feu se rapproche du président américain : « L'enquête Mueller a vraiment maintenant touché les plus hauts dignitaires de la Maison Blanche. On ne peut pas dire que Donald Trump puisse dormir tranquille. »

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