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Autriche

Extrême droite autrichienne: Israël accorde le bénéfice du doute au FPÖ

En Autriche, la droite et l'extrême droite ont annoncé l'ouverture de pourparlers en vue de former un gouvernement. Un scénario que le pays avait déjà connu en 2000. L'entrée du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) dans l'exécutif avait alors entraîné de vives réactions au sein de l'UE, mais aussi en Israël. Cette fois, l'alliance annoncée de cette formation avec le Parti populaire autrichien (ÖVP) ne suscite pas la même inquiétude de la part des autorités israéliennes.

Heinz-Friedrich Strache, président du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ). Un mouvement fondé par d’anciens nazis après la Seconde Guerre mondiale.
Heinz-Friedrich Strache, président du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ). Un mouvement fondé par d’anciens nazis après la Seconde Guerre mondiale. REUTERS/Leonhard Foeger
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De notre correspondant à Jérusalem,

Pour l'instant, dix jours après les législatives autrichiennes, le gouvernement israélien n'a pas commenté le score de l'extrême droite dans ce pays. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a téléphoné au vainqueur des législatives, le très jeune Sebastian Kurz, et lui a demandé de continuer à lutter contre l'antisémitisme. Un engagement que le chef du parti conservateur ÖVP a pris dans une interview qu'il a accordée au quotidien Israel Hayom.

Les yeux doux du FPÖ de Strache à l'attention des autorités israéliennes

Pas de condamnation israélienne, donc. Pas de mise en garde non plus sur l'impact que l'entrée du FPÖ aurait sur les relations israélo-autrichiennes, alors qu'en 2000, lors de la première entrée de ce parti au sein du gouvernement, Israël avait rappelé son ambassadeur à Vienne. Le FPÖ était accusé d'être antisémite. Son chef de l'époque, Jörg Haider, avait notamment déclaré que les camps de concentration nazis n'étaient que « des camps disciplinaires ».

Israël avait décidé de boycotter le parti. Et le pays n'avait normalisé ses relations diplomatiques avec l'Autriche que trois ans plus tard. Depuis lors, le FPÖ a tenté ces dernières années de lisser son image. C'est cela qui en partie joue dans le changement d'attitude de la part des autorités israéliennes. Le chef actuel du FPÖ, Heinz-Christian Strache, est venu en visite à Jérusalem l'an dernier. Il s'est rendu notamment au Mémorial de la Shoah, Yad Vashem.

Mais il y a aussi un principe de réalité : l'extrême droite est arrivée au gouvernement dans d'autres pays européens. Israël ne peut plus rappeler à chaque fois ses ambassadeurs sans prendre le risque de s'isoler. Et il y a même des contacts qui s'établissent entre des responsables politiques israéliens et des représentants de partis d'extrême droite. Lors de sa visite, M. Strache avait rencontré des membres du Likoud, la formation de Benyamin Netanyahu.

Quand Israël voit dans les anciens bastions antisémites de potentiels alliés

En janvier dernier, en pleine campagne électorale française pour la présidentielle, le vice-président du parti français Front national, Nicolas Bay, était également venu à Jérusalem. Et il avait lui aussi rencontré des cadres du Likoud. A chaque fois, le gouvernement israélien précisait qu'il s'agissait de visites privées. Le Likoud rappelait qu'il n'a pas de relation avec ces partis d'extrême droite. Mais la politique de boycott de ces formations politiques semble se fissurer.

Le gouvernement israélien ferme même les yeux, désormais, sur des actes que certains considèrent pourtant comme étant antisémites. Ce fut le cas notamment en juillet dernier en Hongrie, quand une campagne a alors visé le milliardaire américain George Soros, un juif d'origine hongroise opposé à la politique anti-migratoire du gouvernement Orban. Plusieurs voix avaient dénoncé des affiches aux relents antisémites et l'ambassadeur d'Israël s'en était ému.

Yossi Amrani avait appelé Budapest à cesser cette campagne, qui « évoque non seulement de tristes souvenirs mais sème la haine et la peur ». Sauf que le diplomate avait été désavoué par M. Netanyahu : le ministère israélien des Affaires étrangères avait estimé que M. Soros portait « atteinte aux gouvernements israéliens démocratiquement élus en finançant des organisations qui diffament l’Etat juif et cherchent à lui nier le droit à se défendre ».

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