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Autriche: l'extrême droite en position de force après les législatives

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Le parti d'extrême droite FPÖ est arrivé troisième aux élections législatives anticipées qui se sont tenues le dimanche 15 octobre en Autriche. Le parti nationaliste a recueilli 26% des voix, juste derrière les sociaux démocrates à 26,9% et les conservateurs, en tête avec 31,5%, selon des résultats quasi-définitifs publiés jeudi 19 octobre au soir. Une 3e place loin d’être une déception pour le FPÖ, qui est désormais en position de force pour la prochaine coalition. Les négociations commencent ce vendredi.

Heinz-Christian Strache, le président du FPÖ, en juin 2016.
Heinz-Christian Strache, le président du FPÖ, en juin 2016. REUTERS/Heinz-Peter Bader
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Le FPÖ ne regarde pas sa place, mais le score qu’il a réalisé. 26% des voix, c’est 5 points et demi de plus qu’en 2013, lors des précédentes élections législatives. Les nationalistes se rapprochent de leur record de 1999, où ils avaient recueilli 26,9% des suffrages à la même élection. Un score historique, qui les avait conduits à participer au gouvernement du conservateur Wolfgang Schüssel, de 2000 à 2006.

Le scénario pourrait se répéter. En effet, Sebastian Kurz, le jeune leader des conservateurs, arrivés en tête de ces élections, n’a jamais caché une certaine proximité avec l’extrême droite. Notamment sur la question migratoire. Le soir de l’élection, le leader du FPÖ, Heinz-Christian Strache, a affirmé que son parti avait recueilli « 60 % des voix », sous-entendant que Sebastian Kurz a le même programme que lui.

Une stratégie de dédiabolisation qui fonctionne

Bien que le parti ait une longue histoire xénophobe et antisémite derrière lui, les dirigeants de ce dernier ont réussi à dédiaboliser son image. Fondé en 1956 et comptant dans ses rangs de nombreux anciens nazis, le FPÖ est aussi marqué par son ancien dirigeant aujourd'hui décédé, Jörg Haider, connu pour avoir fait l’apologie de la politique d’emploi du IIIe Reich.

Mais depuis quelques années, sous la direction d’Heinz-Christian Strache, une stratégie de dédiabolisation est à l’œuvre. Plus modéré dans ses propos, ce dernier a exclu certains membres jugés trop sulfureux.

Cette stratégie semble fonctionner au vu des résultats de ces législatives anticipées ainsi que ceux de l’élection présidentielle, l’an passé. Le FPÖ avait alors participé au second tour avant d’être éliminé par le candidat écologiste. Beaucoup d’observateurs remarquent toutefois que sur le fond, le parti n’a rien cédé de ses positions xénophobes et aujourd’hui islamophobes.

Une popularité qui n’inquiète pas

Les Autrichiens ne sont pas perturbés par les résultats du FPÖ. Cela fait plusieurs années que le parti est l’un des trois principaux du pays. Plusieurs manifestations contre une coalition avec l’extrême droite ont néanmoins eu lieu ces derniers jours à Vienne, mais elles n’ont rassemblé que quelques dizaines de personnes.

C’est en dehors des frontières du pays que l’engouement pour le FPÖ inquiète. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a ainsi invité Sebastian Kurz à former un gouvernement « pro-européen », sous-entendant sans le FPÖ, eurosceptique. En 2000, l’entrée de l’extrême droite au gouvernement autrichien avait engendré un boycott diplomatique de la part de l’Union européenne. Mais, 17 ans plus tard, la réaction pourrait être moindre.

Depuis, le populisme a gagné du terrain en Europe. L’Union européenne va toutefois suivre de près les négociations pour la future coalition. Négociations qui commencent officiellement aujourd’hui.

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