Accéder au contenu principal
Agenda culture Afrique

L'agenda culture du 2 septembre au 9 septembre 2018

Publié le :

Où sortir la semaine prochaine ? L’Agenda culturel africain avec Anne Bocandé, journaliste pour Africultures.

Affiche de l'événement la 16e édition des Rencontres cinématographiques de Bejaia.
Affiche de l'événement la 16e édition des Rencontres cinématographiques de Bejaia. https://www.facebook.com/associationprojectheurts/
Publicité

S’est ouvert hier la 16e édition des Rencontres cinématographiques de Bejaia, en Algérie.

Une ouverture avec un documentaire émouvant, intitulé « Des figues en avril » : le portrait d’une mère fait par son fils. Nadir Dendoune a filmé sa maman Messaouda Dendoune dans son quotidien. Un quotidien sur l’île Saint-Denis en banlieue parisienne, dans un petit appartement où elle vit aujourd’hui seule après y avoir élevé ses enfants. Elle se raconte, avec pudeur, dans une complicité touchante avec son fils. Raconte son arrivée d’Algérie, les espoirs déçus de retour au pays, l’Algérie qui vit en elle, par la langue, la musique, la cuisine, les souvenirs d’une vie de paysanne, là-bas. Et s’il est un film sur l’exil, il est avant tout un hommage à ces femmes, ces mamans, ces parents, des milieux populaires, en France, à qui la parole est rarement donnée. Le documentaire « Des figues en avril » est sorti après le livre « Nos rêves de pauvres » où Nadir Dendoune racontait, cette fois, avec son prisme, son enfance. Le documentaire a ouvert les rencontres de Bejaia hier.

Aujourd’hui, vous nous conseillez de voir vivement le film L’Héroïque lande, la frontière brûle signé par Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval.

Un film d’une puissance artistique et politique époustouflante : un documentaire qui n’en est pas un, un film de fiction qui n’en est pas un non plus. Les réalisateurs ont filmé la « Jungle » de Calais, sur plusieurs mois, depuis 2016. Dans cet espace frontalier entre la France et le Royaume-Uni, ils ont capté l’intimité de réfugiés, la singularité de leurs parcours. À rebours de certains discours politiques et médiatiques, à rebours d’un traitement comptable, humanitaire ou sécuritaire, le film donne à voir des individus issus d’une vingtaine de nationalités, avec leurs rêves, espérances, peurs, et la manière dont ils réinventent un être ensemble.
Un film qui est finalement comme une méditation poétique et politique, autour du mouvement perpétuel des humains, de part et d’autre du globe. L’Héroïque lande, la frontière Brûle est diffusé cet après-midi aux 16e rencontres cinématographiques de Bejaia, organisées par l’associationProject’heurts jusqu’à jeudi prochain. Ne manquez pas non plus le film La bataille d’Alger, du réalisateur Malek Bensmail, et jeudi un documentaire qu’il nous tarde de découvrir : Fanon hier et aujourd’hui de Hassane Mezine, sur la vie et l’actualité du psychiatre anticolonialiste Frantz Fanon, décédé en 1961.

Festival international d’art féministe, Chouftouhonna débute à Tunis jeudi prochain.

Le théâtre national tunisien accueille la 4e édition de ce festival qui entend valoriser les œuvres et démarches d’artistes qui, je cite « s’identifient comme femmes ou ont été assignées femmes à la naissance ». Le terme « Chouftouhonna » est une construction à partir de « chouf » qui veut dire « voir » en arabe, et « honna » qui est un suffixe désignant le féminin. Né sous l’impulsion d’un collectif d’intellectuelles et artistes en 2015, il propose chaque année, lors d’un appel à œuvres, une sélection de projections, lectures, pièces de théâtre, performances et expositions d’arts visuels. Cette année deux résidences d’artistes ont été mises en place également dans le domaine du Djing et du Vjing. Le Vijing étant le fait d’accompagner la musique de créations vidéos. Ne manquez pas la semaine prochaine les conférences sur les rapports entre féminismes et États, sur les féminismes dans les pays du Sud, ou encore sur les approches féministes à l’art et à la politique en Tunisie. Riche programme, ça se passe jusqu’à dimanche à Tunis.

Et on poursuit, Anne, votre focus sur vos coups de cœur de la rentrée littéraire, parmi les livres qui ont les Afriques au cœur de leurs propos.

Le romancier angolais, José Eduardo Agualusa, en avait fait le cœur de l’un de ses livres parus, en français, l’année dernière sous le titre : La Reine Ginga et comment les Africains ont inventé le monde, cette fois c’est sous une forme biographique, issue de plus de 8 ans de recherche que la vie de la Reine Njinga est documentée. La professeur américaine Linda Heywood s’est penchée, dans Njinga histoire d’une reine guerrière ( 1582-1663 ) sur la vie de celle qui a survécu dans les mémoires comme « le symbole de la résistance africaine » écrit la politologue française Vergès en préface de ce livre paru aux Éditions La Découverte. Stratège hors pair, régnant sur le royaume Ndongo, l’actuel Angola, elle a lutté toute sa vie contre les colonisateurs portugais. Cet ouvrage est remarquable dans le portrait d’une femme de pouvoir complexe au-delà de tous les mythes qui lui ont survécu.

Et on se quitte en musique...

Avec, pour accompagner votre dimanche, le titre « Limyé » du projet Bokanté, « Bokanté » qui signifie « échange » en créole guadeloupéen. La formation est en concert dimanche prochain pour le festival Jazz à La Villette à Paris

Toute l’actualité culturelle des Afriques sur africultures.com et sur la page Facebook de vos médias : Africultures/Afriscope.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.