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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: la bataille du second tour

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Kiosque à journaux.
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« L’une a un retard conséquent à combler, l’autre une avance confortable à gérer, constate Le Monde. Pour Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ce sont deux campagnes très différentes qui se sont engagées dans cet entre-deux-tours de l’élection présidentielle. La candidate du Front national est arrivée avec près de trois points de retard sur son adversaire d’En marche ! (…). Les soutiens en faveur de l’ancien ministre de l’Economie ont afflué, lundi, pointe le quotidien du soir, de la part du parti Les Républicains, du Parti socialiste ou encore du président de la République, François Hollande. Et les premiers sondages du second tour, révélés depuis dimanche soir, promettent entre 62 % et 64 % des voix à l'ancien banquier, le 7 mai prochain. Dans ce contexte, poursuit Le Monde, Marine Le Pen a choisi de saturer au plus vite l’espace médiatique et d’attaquer sans relâche son adversaire, alors qu’Emmanuel Macron s’est permis de prendre un peu de recul et a laissé la députée européenne boxer seule sur son ring. »

Attention tout de même, prévient Libération, avec, en manchette, cette adresse familière en direction du candidat d’En Marche ! : « Eh Manu, tu redescends ? »
Libération qui s’explique : « C’est le rôle naturel d’un journal que de tirer le signal d’alarme. D’où cette Une inquiète. Soyons francs : l’incroyable boulette symbolique de dimanche soir, quand le premier du premier tour s’est déjà vu gagnant du second, a semé le doute. Non sur la nécessité de voter Emmanuel Macron. A l’électeur qui ne voit pas en lui le président de ses rêves, il faut répéter qu’il s’agit d’abord d’éviter un cauchemar. Nulle hésitation sur ce point (…). La vraie question est celle-ci, relève Libération : talentueux en diable mais novice, sûr de lui mais quelque peu narcissique, Macron sera-t-il le porte-parole, non des bobos et des start-upers, mais de la République ? »

La dédiabolisation a marché…

Encore une fois, les jeux ne sont pas faits, souligne Le Canard Enchaîné : « Même si beaucoup de voix des divers camps s’ajoutent aux soutiens, dont celui de Hollande et de ce qui reste du gouvernement, Macron devra compter, ou plutôt décompter, ceux qui refusent de voter pour lui, même en traînant des pieds. Ceux aussi qui profiteront du week-end prolongé du 6 mai pour ne pas aller voter. Ce deuxième tour n’est pas gagné d’avance. Et encore mois le troisième, celui des législatives (…). »

L’Alsace prévient également : « Marine Le Pen est d’autant moins battue d’avance que nombre de Français acceptent, sans inquiétude, l’augure que le FN accède un jour à l’Élysée. Attirant jeunes, déclassés et ouvriers, débarrassée de la concurrence de Mélenchon sur le créneau des laissés pour compte de la crise et de la mondialisation, la candidate du FN dédiabolisé peut cristalliser sur son nom le mécontentement d’une France qui se dit oubliée. »

En effet, constate Le Parisien, « la dédiabolisation semble fonctionner. Quinze ans après son père, Marine Le Pen s’est qualifiée pour le second tour de la présidentielle sans que cela suscite le même rejet. » Pourquoi ? « En quinze ans, la France a changé, explique Le Parisien. La menace terroriste, les délocalisations et la crise financière sont passées par là. C’est aussi, surtout, la grande opération de ravalement de façade entreprise par Marine Le Pen depuis qu’elle a pris les commandes du parti, en janvier 2011, qui explique le peu de réactions suscité. Le Front national s’est banalisé. Et Marine Le Pen a engrangé son record de voix. C’est la fameuse "dédiabolisation", consistant à débarrasser le parti de ses vieux oripeaux racistes, antisémites et xénophobes… »

Verbe d’un côté, parole rare de l’autre ?

Dans cette campagne d’entre deux tours, la présidente du FN entend donc bien faire feu de tout bois… « Le verbe est de son côté, pointent Les Echos. Elle a décidé de partir à l’offensive et de multiplier les prises de parole. (…) Marine Le Pen affronte un front républicain, les sondages sont contre elle, sa personne suscite toujours autant d’hostilité, et pourtant certains sujets qu'elle porte sont majoritaires dans le pays, constate le quotidien économique : hostilité à l’Europe, lutte contre l’immigration, besoin de protection. Sa proposition de sortie de l’euro reste rejetée ? Qu’importe, tous les candidats du premier tour, hormis Macron et Fillon (45 % à eux deux), tenaient des discours très hostiles à l’Europe. Alors elle parle, s’oppose, comme hier à Rungis, à "l’ultralibéralisme radical du leader d’En marche", et plaide pour "plus de France, plus de régulation, moins d’immigration". »

Quant à Emmanuel Macron, relèvent encore Les Echos, « il veut se "présidentialiser" et imposer une parole rare, dit un proche, tout en montrant qu’il a compris le "vote de colère" de la France périurbaine. On le verra en images avec les salariés de Whirlpool et dans le monde agricole. En réalité, il prépare surtout l’après, croit savoir le quotidien économique, la bataille des législatives. »

Objectif législatives ?

D’ailleurs, le candidat d’En marche ! est à la recherche de soutiens à droite. C’est du moins ce qu’affirme Le Figaro. « Une bonne partie du PS s’est déjà placée sous son aile. Le candidat d’En marche ! s’est désormais fixé pour objectif de débaucher à droite, affirme donc le quotidien d’opposition. Et si possible des figures de poids, en activité chez les Républicains, susceptibles de faire contrepoids à celles de gauche qui l’ont déjà rejoint. Selon un proche du candidat, "Xavier Bertrand, Valérie Pécresse aussi ou Nathalie Kosciusko-Morizet" seraient des prises de guerre rêvées. Si ces derniers ne confirment pas leur intérêt à rejoindre une majorité de coalition, en revanche, Bruno Le Maire et Christian Estrosi n’excluent pas, sous certaines conditions, d’y participer. Mais tous attendent le résultat des législatives, le 18 juin au soir, pour clarifier leur position. »

Enfin, pour La Presse de la Manche, il ne pas trop anticiper… « Passer d’ores et déjà aux législatives, c’est une manière de fuir le réel, d’être dans le refus du choc reçu dimanche soir par les formations politiques traditionnelles, en s’inventant une thérapie de joueur de casino en pleine débâcle, et qui poursuit sa fuite en avant pour se refaire. Eh bien non, s’exclame le quotidien normand, assez de sornettes et de sottises. Nous en sommes à deux candidats : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. L’un des deux sera président le 7 mai au soir. Mais d’ici là, les jeux ne sont pas faits. »

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