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Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: la commémoration des trente ans du génocide au Rwanda

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Les portraits de nombreuses victimes du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, exposés au Centre commémoratif de Kigali, le 5 avril 2019.
Les portraits de nombreuses victimes du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, exposés au Centre commémoratif de Kigali, le 5 avril 2019. © AP/Ben Curtis
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« Trente ans après le génocide, le souvenir à tout prix, titre Aujourd'hui en France Dimanche. Trois décennies après, ajoute le journal, la mémoire des Rwandais est toujours à vif, brûlante, à l'échelle de la violence qui s'était alors déchaînée. Elle est aussi omniprésente, dans un pays où survivants et génocidaires cohabitent. [...] Les monuments commémoratifs, ajoute Aujourd'hui en France Dimanche, sont des rappels permanents de l'horreur vécue dans chaque recoin du pays. Il en existe environ 250, essaimés dans les bâtiments communaux, les stades, églises ou universités. » Se souvenir est indispensable.

Audace, un jeune Rwandais témoigne : « La mémoire, même douloureuse, est une nécessité. C'est ce qui nous permet d'avancer, et de pardonner collectivement, là où on en serait incapables individuellement. On ne parle plus de tutsis ni de Hutus dans ce pays, mais de Rwandais. » La réconciliation a aussi « reposé sur la justice », rappelle dans la Tribune Dimanche, Audrey Azoulay, la directrice générale de l'Unesco, l'Organisation des Nations pour l'éducation, la science et la culture. Elle « participe ce week-end aux cérémonies de commémoration au Rwanda. [...] Le processus de réconciliation », dit-elle, a reposé notamment sur « les tribunaux communautaires, les gacaca et la justice internationale ».

Mémoire et justice

« De nombreux génocidaires se sont réfugiés en France, où une trentaine de dossiers sont en cours d'instruction, mais seules sept condamnations ont été prononcées », explique le Nouvel Obs, qui est allé à la rencontre d'Alain et Dafroza Gautier. « Depuis 25 ans, ils traquent les génocidairesAlain, originaire d'Ardèche et Dafroza, née à Butare, dans une famille tutsieCe couple, qui a déposé trente-cinq plaintes, précise le Nouvel Obs, porte presque à lui seul, la charge de poursuivre les responsables du dernier génocide du XXe siècle, réfugiés en France. »

Parmi eux, Agathe Habyarimana, la veuve du président assassiné le 6 avril 1994, « soupçonnée d'être la tête pensante du parti extrémiste hutu ayant appelé au génocide ». Pourtant, elle vit paisiblement en région parisienne. « L'asile ne lui a pas été octroyé, mais la France rejette les demandes d'extradition du Rwanda, nous dit le Nouvel Obs, "je pense qu'elle est protégée", estime Dafroza Gautier. Son époux ajoute : "Son procès risquerait de lever des lièvres sur le rôle de la France et le soutien qu'elle a apporté." L'an prochain, conclut l'hebdomadaire, doit avoir lieu le procès de la tuerie de l'église où la mère de Dafroza a été assassinée. Elle ira, dit-elle, "sans haine ni vengeance". »

Les « esclaves sexuelles de Daech »

« Cette horreur que l'on n'a pas voulu voir », s'exclame Kamel Daoud, l'écrivain franco-algérien auquel le Point a fait appel pour faire le récit de ces violences. « Ce n'est pourtant pas un secret, depuis l'avènement de l'organisation terroriste Daech, et la proclamation du califat, le monde dit "musulman savait". Et plus que jamais, ce qu'ont subi ces femmes ne peut être ignoré. À l'occasion d'un film tourné par Majid Hamid, un journaliste de la chaîne al-Arabiya, à Bagdad, des femmes, yézidies pour la plupart, qui ont été les esclaves sexuelles de Daech, témoignent à visage découvert. "Il m'a kidnappée, il m'a vendue, il m'a offerte, il m'a violée" racontent-elles à l'unisson. En France, regrette Kamel Daoud, les scoops d'al-Arabiya ont trouvé peu d'écho. La condition de la femme dans le monde musulman est difficile, sinon terrible, estime l'écrivain. C'est la femme qui paie les effondrements de régime, l'islamisme, les crises et le lien pathologique à la réalité. Les Yézidies qui racontent sont des femmes, mais quelque part, toutes les femmes sont des Yézidies. »

Le sport malgré la guerre

L'Express nous propose d'imaginer les Jeux olympiques, vus d'un pays, l'Ukraine, où la principale préoccupation est la guerre, et non pas le sport. Pourtant, malgré les bombes, de jeunes athlètes s'entraînent, dans l'espoir de venir à Paris l'été prochain. L'Express est allé à leur rencontre, à Kiev. On fait ainsi la connaissance d'Oleksiy Sereda, « jeune prodige du plongeon de 18 ans, en lice pour les JO 2024 ». Pour lui, explique l'Express, « rester concentré sur ses figures pendant tout un entraînement relève de l'exploit, alors que son pays subit depuis plus de deux ans l'invasion de l'armée russe.  À chaque instant, un missile ou un drone ennemi peut exploser sur la capitale ». Mais pas question de laisser tomber. « Si je remporte une médaille olympique, je rendrai un grand service à mon pays, estime Oleksiy Sereda, parce que beaucoup de gens entendraient parler de l'Ukraine en bien. » Et il conclut : « Je veux prouver qu'un sportif peut gagner une médaille, même si son pays est en guerre. »

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