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Economie

Amazon licencie des salariés ayant affiché leur soutien aux «gilets jaunes»

Plusieurs salariés d'Amazon ont été licenciés en pleine crise des «gilets jaunes» pour avoir apporté leur soutien au mouvement sur les réseaux sociaux. L'entreprise leur reproche «un manquement grave» à leur obligation de loyauté en ayant soutenu, encouragé ou participé à des blocages contre leur propre employeur. Après deux cas à Lille dans le nord de la France, c'est un employé d'un entrepôt à Montélimar qui a ainsi été remercié.

Amazon est l'un des leaders dans la vente en ligne dans le monde.
Amazon est l'un des leaders dans la vente en ligne dans le monde. REUTERS/Mike Segar
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Selon les lettres de licenciement adressées par Amazon à ses employés et publiées par le quotidien Le Parisien, les salariés auraient fait preuve d'un «comportement en opposition totale aux valeurs de l'entreprise» et d'un manquement grave à «l'obligation de loyauté».

Dans la Drôme, un employé de la plateforme logistique d'Amazon à Montélimar a décidé de porter l'affaire en justice. Le groupe lui reproche des propos tenus sur sa page Facebook, le 22 novembre 2018: « Franchement, vous gérez, les gens, ne lâchez rien, un seul mot d'ordre, vendredi va être un 'Black Out Friday', ne lâchez rien... je me joins à vous quand je ne travaille pas... Bloquez tout », disait-il en évoquant le blocage de son lieu de travail par les « gilets jaunes ».

Licencié pour un message publié sur Facebook : pour le responsable CGT de Amazon à Montélimar, c'est du jamais vu : « J'ai entendu parfois des gens convoqués à ce sujet parce qu'ils avaient été dénoncés par des collègues, nous explique t-il. Mais là, c'est arrivé sur deux sites en même temps, celui de Lille et Montélimar et il semble que ce soient les ressources humaines qui soient allés fouiner sur les comptes Facebook des salariés». 

A Montélimar, le climat est à la peur. De nombreux salariés ont fermé leur compte Facebook pour empêcher le service des ressources humaines d'aller fouiller dans les contenus publiés. Pour Avi Bitton, avocat spécialisé en droit du travail, le salarié a toutes ses chances: « C'est à l'employeur d'apporter la preuve catégorique que le salarié a commis une faute. Et en matière de messages sur les réseaux sociaux, c'est compliqué. Et l'autre difficulté, c'est que l'employeur s'attaque à des libertés fondamentales. La liberté de manifester et le droit de grève. On ne peut pas licencier un salarié au motif qu'il appelle à la grève ou qu'il participe à une grève ».

Un appel à la grève pour le 5 février a été lancé par la CGT, Sud-Solidaires et les Gilets jaunes Hauts-de-France et Drôme, en soutien à ces employés. Amazon, de son côté, a fait savoir que le salarié « était libre de participer ou d'exprimer un soutien à un mouvement, quel qu'il soit » mais « dans le respect des obligations qui le lient à son employeur ».

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