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Canada

Des images de la tragédie de Lac-Mégantic utilisées dans des fictions Netflix

Au Québec, le réseau Netflix a provoqué la colère de nombreux spectateurs mais aussi de la ministre de la Culture. La plateforme de diffusion en continu a en effet introduit dans deux films de fiction des scènes réelles de l'incendie ferroviaire qui a fait 47 morts dans le sud de la province canadienne en 2013. En Belgique aussi, les des images de la collusion survenue entre deux trains de banlieue en 2010 à Bruxelles avaient été utilisées dans une série de Netflix, «Death Note».

En juillet 2013, un convoi de wagons citernes chargés de pétrole a déraillé et explosé en plein centre de la ville de Lac-Mégantic au Québec, faisant 47 morts.
En juillet 2013, un convoi de wagons citernes chargés de pétrole a déraillé et explosé en plein centre de la ville de Lac-Mégantic au Québec, faisant 47 morts. Reuters/Mathieu Belanger
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De notre correspondante,

C’est un spectateur qui a reconnu les images de l’incendie spectaculaire qui a ravagé la localité de Lac-Megantic dans une série canado-américaine. La scène des Voyageurs du temps est censée se passer à Londres, lors d’une explosion nucléaire. Mais à l'écran, il s'agit en réalité des 70 wagons bourrés de pétrole qui se sont enflammés en juillet 2013 dans le sud du Québec, tuant sur le coup 47 personnes. Une tragédie que les Québécois n’ont pas oublié. Interpelée, la maison de production de Toronto qui a produit la série a décidé de retirer les images des Voyageurs du temps, et a présenté ses excuses aux familles des victimes. Mais l’histoire ne se termine pas aussi bien que dans un film hollyoodien...

Une pratique bien installée

Les mêmes images de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic apparaissent dans une autre série diffusée par Netflix. Cette fois, il s’agit de Bird Box, dans laquelle l’actrice américaine Sandra Bullock fuit avec ses deux enfants une menace inconnue en se bandant les yeux. Là encore, on y voit les wagons de pétrole s’enflammer dans une scène apocalyptique. Saisie de cette nouvelle affaire, Netflix a refusé tout net de retirer les images de la série. Une réaction qui a fait bondir la ministre québécoise de la Culture. Elle a écrit une lettre très personnelle au cofondateur et directeur de Netflix. Elle y interpelle directement Reed Hastings, et lui demande comment il réagirait en découvrant dans une fiction l’incendie qui aurait tué l’un de ses proches. Et ce seulement pour réaliser des profits sur la série.

Des excuses mais pas de retrait des images pour Bird Box

Le principal intéressé a laissé la directrice de la politique mondiale du géant américain répondre à la ministre et aux spectateurs indignés. Elle y présente ses excuses à la population de Lac-Mégantic ainsi qu’aux spectateurs heurtés par ces images. Netflix a aussi écrit directement à la mairesse de la petite ville. Le diffuseur et producteur de séries et de films s’engage à se doter de règles plus serrées pour éviter que des images de situations réelles se retrouvent dans des fictions. Les réalisateurs ont tendance en effet à puiser dans des banques d’images d’archives pour étoffer leurs scènes. Cependant, Netflix maintient le cap pour Bird Box. Les spectateurs qui vont visionner dans l’avenir l’épisode de cette série à succès vont encore voir les wagons en flammes de Lac-Mégantic dans une des scènes d’apocalypse.

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