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RDC

Elections en RDC: lancement d’un «manifeste du citoyen congolais» à Paris

Une dizaine d’associations et de mouvements de la société civile ont signé ce vendredi 18 août un « Manifeste du citoyen congolais », qui réclame le départ du président Joseph Kabila et prévoit la mise en place d’une période de « transition citoyenne ». Un appel qui intervient au lendemain d’une réunion au Conseil de sécurité de l’ONU sur, notamment, la question du calendrier électoral en République démocratique du Congo.

Une femme traverse un boulevard habituellement très fréquenté de Kinshasa, lors d'une «journée morte» organisée le 8 juillet 2017.
Une femme traverse un boulevard habituellement très fréquenté de Kinshasa, lors d'une «journée morte» organisée le 8 juillet 2017. JOHN WESSELS / AFP
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Le texte a officiellement été lancé vendredi matin, à Paris, où sont rassemblés une dizaine d’associations et de mouvements citoyens congolais. Le manifeste a notamment été signé par le mouvement citoyen Filimbi, le mouvement des jeunes indignés Lucha (Lutte pour le changement) et le nouveau mouvement Congolais debout, créé début août par l'homme d'affaires Sindika Dokolo.

En premier lieu, ce « Manifeste du citoyen congolais » appelle à la mobilisation en vue du départ de Joseph Kabila. « Nous avons clairement établi qu’il n’y aura pas d’élection d’ici décembre en 2017 », affirme Floribert Anzuluni, coordonnateur de Filimbi et signataire du Manifeste.

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Pour lui, « le président Kabila, l’ancien président Kabila, n’a pas l’intention de la quitter le pouvoir sans y être contraint par la population congolaise. Donc, la population congolaise va le contraindre, sur base d’actions pacifiques, à quitter le pouvoir d’ici la fin de l’année ».

Le président Kabila, l’ancien président Kabila, n’a pas l’intention de la quitter le pouvoir sans y être contraint par la population congolaise.

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Floribert Anzuluni

Florence Morice

« Transition citoyenne et non partisane »

Cet appel à la mobilisation citoyenne est assorti d’une proposition : la mise en place de ce que les signataires du texte définissent comme une « transition citoyenne et non partisane ».

« S’il n’y a pas d’élection, les différents groupes qui représentent les citoyens congolais, la classe politique, les citoyens, vont se retrouver pour mettre en place une période transitoire », détaille le porte-parole de Filimbi. Mais il insiste : « Toute personne qui animera cette transition ne pourra pas être candidate » aux élections qui seraient organisées par la suite.

A l'ONU, la France demande un calendrier électoral

Le lancement de ce manifeste depuis Paris intervient au lendemain d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation en RDC. Et l’organisation des élections, prévue avant la fin 2017 par les accords de décembre 2016, a également été au centre des discussions.

« Alors que l’échéance fixée pour la tenue des élections se rapproche, l’accumulation des retards dans la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre génèrent des interrogations et des tensions qui ne peuvent contribuer à la sérénité, ni à la stabilisation du pays », estime Anne Guegen, représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, interrogée par RFI.

La France a demandé la publication par les autorités congolaises d’un calendrier électoral, et a – une nouvelle fois, après une demande formulée en juillet dernier – exprimé son souhait de voir des élections être organisées en RDC d’ici la fin de l’année.

L’accumulation des retards dans la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre génèrent des interrogations et des tensions qui ne peuvent contribuer à la sérénité, ni à la stabilisation du pays

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Anne Guegen

Léa-Lisa Westerhoff

Pour Paris, l'accord de la Saint-Sylvestre prime

Paris, qui considère que l’accord de de la Saint-Sylvestre est « la seule feuille de route crédible pour permettre une sorte de la crise que connaît le pays », juge « urgent de mettre en œuvre l’accord en toute bonne foi et dans son intégralité », insiste la diplomate française.

« Il appartient aux autorités congolaises de prendre dans les meilleurs délais toutes les mesures nécessaires afin que soient organisées, comme convenu dans l’accord, des élections crédibles et inclusives au plus tard, en décembre 2017 », enjoint par ailleurs Anne Guegen, pour qui la publication d’un calendrier électoral est une nécessité au regard « de la stabilité du pays et de ses habitants, mais également de la région toute entière ».

Le gouvernement assure que les élections se tiendront

« Les élections auront bel et bien lieu en République démocratique du Congo conformément au calendrier qui sera publié par la Commission électorale nationale indépendante », lui répond le ministre congolais des Affaires étrangères, Leonard She Okitundu.

Interrogé par RFI, le ministre veut rassurer la communauté internationale : « Il va de soi, qu’en conformité avec l’Accord du 31 décembre 2016, la Commission électorale nationale indépendante, le Conseil national de suivi de l’Accord et le gouvernement évalueront très bientôt, ensemble, l’évolution des préparatifs pour apprécier la période exacte de la tenue de trois élections programmées à savoir : la présidentielle, les législatives nationales et les législatives provinciales ».

Les élections auront bel et bien lieu en République démocratique du Congo conformément au calendrier qui sera publié par la Commission électorale nationale indépendante.

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Leonard She Okitundu

Léa-Lisa Westerhoff

Leonard She Okitundu ne donne cependant aucun calendrier précis, et ne prend aucun engagement sur l’organisation de ces élections d’ici à la fin de l’année 2017.

La terreur est devenue un mode de gouvernance qui empêche le peuple congolais de revendiquer ses droits

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[Reportage] La société civile congolaise unit ses forces

Florence Morice

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