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Tunisie / Législatives

Tunisie: les enjeux des deuxièmes législatives de l’après-Ben Ali

Les bureaux de vote ont ouvert à 7h, heure locale en Tunisie, ce dimanche 26 octobre. Les électeurs sont appelés aux urnes pour les deuxièmes élections législatives depuis le renversement du président Ben Ali, qui avait lancé les « printemps arabes ». Quelles sont les forces en présence et les enjeux politiques de ce scrutin ?

Des partisans d'Ennahda, le parti islamiste, à Tunis vendredi soir, dernier jour de campagne.
Des partisans d'Ennahda, le parti islamiste, à Tunis vendredi soir, dernier jour de campagne. REUTERS/Anis Mili
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Avec notre envoyé spécial à Tunis, David Thomson

Premier enjeu de ces deuxièmes législatives de l’après-Ben Ali : le taux de participation. Un peu plus de 5 millions d’électeurs, sur 8 millions potentiels, se sont inscrits et la campagne électorale n’a guère suscité l’enthousiasme. Les Tunisiens se montrent souvent désabusés devant leur classe politique. Le vote a lieu au scrutin proportionnel à un tour : il s'agit d'élire 217 députés, parmi 1 400 listes. Mais aux yeux des analystes, le match devrait se jouer essentiellement entre deux poids lourds : Ennahda et Nida Tounes - même si aucune formation ne devrait être en mesure de gouverner seule, et qu'Ennahda propose déjà un gouvernement d’union nationale avec d’autres partis.

Si cette prévision se confirme, ce scrutin devrait ainsi consacrer la bipolarisation de la vie politique en Tunisie. D’un côté, le bloc des islamistes politiques vainqueurs des dernières élections en 2011. En 2013, après deux assassinats politiques attribués aux jihadistes, Ennahda a dû quitter le pouvoir sous la pression de l’opposition. Toujours majoritaires à l’Assemblée, mais affaiblis par l’exercice du pouvoir et un bilan économique contesté, les islamistes mettent en avant la rédaction de la Constitution adoptée sous leur mandat. Elle est particulièrement libérale pour le monde arabe. Par ailleurs, Ennahda bénéficie toujours de la base militante la plus nombreuse et la plus structurée.

Pas de résultats officiels ce dimanche

Face à Ennahda, le parti destourien créé il y a à peine deux ans par l’ancien Premier ministre Beji Caïd Essebsi, âgé de 88 ans et candidat à la présidentielle. Volontiers anti-islamiste, Nida Tounes se veut l’héritier de la tradition moderniste d’Habib Bourguiba. Cette formation, souvent taxée par ses adversaires d'être le parti de l’ancien régime, semble être la seule capable de rivaliser avec les islamistes. En face, l’opposition avance en ordre dispersé entre les libéraux du Massar ou d’Afek Tounes, la gauche nationaliste du Front populaire, mais aussi un « ovni politique », l'Union patriotique libre (UPL), d’un milliardaire autrefois proche du régime Kadhafi en Libye. Sans oublier les anciens du parti du président déchu Ben Ali.

La sécurité du scrutin est un sujet d’inquiétude majeure pour l'Instance d’organisation des élections (ISIE). Quelque 80 000 policiers sont déployés dans tout le pays. Deux jours après l’assaut meurtrier contre des jihadistes en périphérie de Tunis, les autorités craignent qu’une attaque terroriste ne perturbe le processus démocratique. Quant aux résultats, même si les partis devraient publier leurs propres décomptes, les chiffres officiels ne seront pas communiqués ce dimanche. L’ISIE à jusqu'à jeudi pour les annoncer.

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