Syrie: début de l'évacuation de quatre villes assiégées
Civils et combattants ont commencé à être évacués de quatre villes assiégées par les rebelles et les forces gouvernementales syriennes ce vendredi 14 avril 2017, en vertu d'un accord parrainé par le Qatar, soutien des rebelles, et l'Iran, allié du régime.
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Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Cet accord d’évacuation est le plus important jamais conclu depuis le début du conflit syrien, il y a six ans. Il concerne près de 30 000 personnes, en majorité des civils, qui doivent être évacuées des villes de Kefraya et Foua, assiégées depuis trois ans par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie, et les localités de Madaya et Zabadani, encerclées par l’armée syrienne et le Hezbollah libanais, non loin de la frontière avec le Liban.
Quatre-vingt bus en provenance de Foua et Kefraya, avec 5 000 personnes à bord, sont arrivés ce vendredi matin à Rachidine, une banlieue d’Alep tenue par les rebelles. Dans le même temps, 60 bus transportant plus de 2 300 civils et combattants rebelles ont quitté Zabadani et Madaya en direction de la province méridionale d’Idleb, contrôlée par les insurgés et les jihadistes.
S’il est mis en œuvre intégralement, l’accord permettra de clore l’un des sièges les plus longs de la guerre. Toutefois, des voix s’élèvent en Syrie et ailleurs pour dénoncer un transfert de population sur des bases confessionnelles, maquillé en évacuation humanitaire. En effet, les chiites quittent les zones rebelles, alors que des milliers de sunnites sont évacués des régions contrôlées par le gouvernement.
Ahmad Hadj Yahia, originaire de Foua, est pro-régime de Damas et attend avec impatience l’évacuation de sa famille, qu’il n’a pas vue depuis deux ans.
Je suis en train d’attendre l’évacuation de ma femme et de ma fille. Ma femme a vécu dans une ville assiégée par les terroristes du Front al-Nosra, durant les deux dernières années. Ma fille est née durant le siège. Elle est âgée de 20 mois. Je ne l’ai encore jamais vue. Je travaillais à l’extérieur de Foua. Je partais chaque matin et rentrais chaque soir et un jour ce n’était plus possible de revenir chez moi, Foua et Kafarya étaient assiégées.
Ahmad Hadj Yahia
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