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Reportage

Guerre à Gaza: la Cité humanitaire des Émirats au secours des évacués

Les enfants sont les premières victimes de la guerre d’une violence inouïe qui oppose Israël au Hamas à Gaza. D’après l’Unicef, un enfant y est blessé ou tué toutes les dix minutes. Parmi les rescapés, une poignée ont pu être évacués vers les Émirats arabes unis. Le pays a déjà accueilli près de 700 patients gazaouis grièvement blessés ou malades avec au moins un de leur proche et ambitionne d’en soigner 2 000 gratuitement. Pendant leur traitement, ces exilés palestiniens sont hébergés à la Cité humanitaire des Émirats. Le lieu a ouvert exceptionnellement ses portes à RFI, une première pour un média international.

La cité humanitaire des Émirats ici en août 2021 durant l’accueil de réfugiés afghans.
La cité humanitaire des Émirats ici en août 2021 durant l’accueil de réfugiés afghans. AFP - GIUSEPPE CACACE
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Avec notre envoyée spéciale aux Émirats, Sophie Guignon

Aux portes du désert, la cité humanitaire des Émirats peut accueillir jusqu’à 12 000 personnes. Aujourd’hui, 1 300 palestiniens y sont hébergés.

« Nous avons un service traiteur avec trois repas par jour, explique Mubarak El Qahtani, le porte-parole de Emirates Humanitarian City. C’est comme dans un hôtel. Ici ce sont les aires de jeux, on a plein de jeux pour les enfants de tous âges. Ça leur permet d’oublier un peu ce qu’ils ont vu. » 

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Un départ obligé dans le futur...

Chaque mois, les Émirats versent aussi 3 000 euros d’aide par personne. Mais le séjour des Gazaouis sera temporaire, car le pays ne reconnaît pas le statut de réfugié. « Nous faisons les traitements, nous espérons que la guerre va s’arrêter et ensuite, ils pourront rentrer en sécurité à Gaza, poursuit Mubarak El Qahtani. Il n’y a pas de projet de les garder aux Émirats. »

Un retour difficile à envisager pour Layan Nasr, 12 ans. Elle a fait partie des premiers évacués en novembre. Amputée des deux jambes, elle réapprend à marcher avec des prothèses. Mais son traumatisme est toujours intact. « Je ne pense pas à l’avenir, je ne pense pas à ce qu’il va m’arriver plus tard, confie-t-elle. Même ici, je fais des cauchemars à l’idée de rentrer à Gaza, je crie. Je ne veux pas y retourner. »

Alors qu’il ne reste que des ruines de leur vie d’avant, l’avenir de ces Gazaouis, même à l’abri de la guerre, ressemble à un immense point d’interrogation.

Qu’est-ce que la « Cité humanitaire des Émirats »

Les Émirats arabes unis sont une plaque tournante de l'aide internationale. Dubaï accueille le plus grand hub logistique humanitaire au monde en fournissant transports, installations et services aux ONG internationales. À Abu Dhabi, la capitale, une « cité humanitaire » a été construite en 2020 aux portes du désert. D’une capacité de 12 000 personnes, c’est un centre d’accueil pour les exilés du monde entier avec des logements, une école, une garderie, un supermarché, des petits commerces, un centre médical et une mosquée. Lors de la pandémie de Covid par exemple, des étudiants coincés à Wuhan en Chine y ont été transférés. En 2021, cette ville a aussi accueilli des milliers d’Afghans évacués lors de la prise du pouvoir par les talibans. Aujourd'hui, ce sont des Palestiniens qui y trouvent refuge et soins nécessaires. Mais le séjour dans la pétromonarchie du Golfe est temporaire car le pays ne reconnaît pas le statut de réfugiés. Les Afghans avaient été envoyés vers des pays occidentaux. Lorsque la guerre prendra fin à Gaza, d’après les autorités, les Palestiniens seront renvoyés dans l’enclave.

Un Palestinien porte un enfant mort retrouvé sous les décombres d'un bâtiment détruit suite à une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le lundi 6 novembre 2023.
Un Palestinien porte un enfant mort retrouvé sous les décombres d'un bâtiment détruit suite à une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le lundi 6 novembre 2023. AP - Mohammed Dahman

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