Accéder au contenu principal
Irak

La reconquête de Mossoul: chapitre II

Depuis un peu plus de 24h, les forces irakiennes mènent une nouvelle offensive sur le front ouest de Mossoul, la deuxième ville du pays. Une étape clé dans la lutte contre le groupe Etat islamique vient de débuter.

Des blindés irakiens progressent au sud de Mossoul, le 20 février 2017.
Des blindés irakiens progressent au sud de Mossoul, le 20 février 2017. REUTERS/Alaa Al-Marjani
Publicité

Dimanche, à l’aube, le premier coup de canon des forces irakiennes donne le signal. La bataille est engagée. Les troupes gouvernementales sont en marche. Avec l’aide de la coalition internationale, elles engagent le combat. Leur objectif : reprendre l’aéroport de Mossoul situé en périphérie à l’ouest de la ville. Il servira de base avancée.

Les positions des jihadistes sont bombardées sans relâche. En quelques heures à peine, des dizaines de villages sont repris. La libération de la deuxième ville d’Irak entre dans une nouvelle phase. A la télévision, le Premier ministre Hayder al-Abadi fait une annonce importante : « Cette offensive doit mettre un terme une fois pour toutes à la présence du groupe Etat islamique dans le pays. »

Combattre le groupe EI et sauver les civils

Quelques heures avant l’assaut, l’aviation irakienne largue des milliers de tracts. Un format de carte postale, quelques lignes écrites en arabe pour prévenir la population de l’imminence des combats. Mais dans l’ouest de Mossoul, les quelque 600 000 habitants, dont 350 000 enfants peuvent difficilement s’abriter. Stratégie classique du groupe Etat islamique : les civils sont mis en avant. Ils servent de bouclier humain aux jihadistes.

Pourtant, Bagdad n’a pas le choix. Les forces irakiennes avancent. Elles cherchent à reprendre l’aéroport de Mossoul dans le but d’ouvrir un nouveau front à l’ouest et s’implanter sur une base avancée pour ensuite prendre en tenaille les jihadistes.

La première phase pour la libération de Mossoul avait débuté le 17 octobre dernier. A ce moment-là, les troupes irakiennes avaient ouvert la voie via l’est. En près de six mois, les forces de Bagdad ont avancé presque exclusivement d’un seul côté de la ville. Mossoul est coupée en deux par le Tigre. Les combats de rue et les voitures piégées ont compliqué la progression, mais les forces irakiennes ont gagné de nouvelles positions. Le groupe Etat islamique a reculé. Les jihadistes ont finalement fini par se retrancher à l’ouest.

Le plus dur reste à venir

Sur la rive ouest se trouve le vieux Mossoul. « C’est un véritable dédale », affirme un soldat irakien joint sur place par RFI. « Les ruelles sont étroites, il y a plein de culs-de-sac et les blindés ne passent pas », s’inquiète ce militaire qui souhaite garder l’anonymat pour des raisons de sécurité.

Ce sont les jeunes combattants de la « Golden division », troupe d’élite de l’armée irakienne, qui ouvrent la voie comme à chaque fois. En première ligne, ils doivent s’engouffrer à pied dans cet enfer et se jeter littéralement dans cette bataille au corps à corps. Seul moyen pour déloger les « 2 000 jihadistes » retranchés dans cette partie de Mossoul. « L’ennemi piège les routes, les rues, les maisons et se cache derrière des femmes et des enfants », s’énerve ce même soldat de la police fédérale irakienne.

La Golden Division, division d'élite spécialisée dans le contre-terrorisme ici à l'entraînement en mars 2016, notamment chargée du déminage des zones piégées, sera la première à entrer dans Mossoul.
La Golden Division, division d'élite spécialisée dans le contre-terrorisme ici à l'entraînement en mars 2016, notamment chargée du déminage des zones piégées, sera la première à entrer dans Mossoul. SABAH ARAR/AFP

Une bataille, deux fronts

Si Bagdad a décidé d’ouvrir ce nouveau front par l’ouest, ce n’est pas seulement pour encercler les jihadistes. L’idée est d’occuper le plus possible le groupe Etat islamique à l’ouest de la ville, le temps pour le génie militaire de déployer des passerelles flottantes à l’est.

Les deux rives de Mossoul sont à l’origine reliées par cinq ponts. Tous sont coupés. Endommagés par les combats. Les nouvelles passerelles flottantes vont non seulement servir aux forces irakiennes stationnées à l’est. Elles pourront donc traverser vers l’ouest. Mais elles vont aussi servir à la population.

A chaque nouvelle bataille, des civils parviennent à fuir. Ils pourront du coup emprunter ces passerelles pour rejoindre les camps de réfugiés.

Mossoul, dernier bastion de l’EI en Irak

Dans chaque bataille contre les jihadistes, il y a une dimension symbolique et ce nouveau chapitre dans la lutte contre le groupe Etat islamique ne fait pas exception. Mossoul, c’est là où tout a commencé pour l’organisation terroriste. Sa naissance.

Dans la vieille ville, sur la rive ouest, se trouve la mosquée Al Noree, la grande mosquée de Mossoul. C’est là qu’en 2014, le calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi prononce son prêche, quelques jours après l’annonce de la « restauration du Califat ».

Au deuxième jour de l'offensive contre la grande ville du nord les forces armées irakiennes visent intensément les défenses du groupe Etat Islamique. Le pouvoir central à Bagdad est déterminé à reprendre le contrôle sur tout son territoire et chasser les jihadistes de leur dernier grand fief irakien.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.