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France/Politique

Politique: les proches de Fillon enquêtent sur le «cabinet noir» de l'Elysée

Ils sont déterminés à lancer une enquête judiciaire contre François Hollande. Selon Le Figaro, plusieurs cadres du parti Les Républicains s'apprêtent à envoyer une lettre au Parquet national financier (PNF) et au procureur de Paris dans laquelle ils détaillent les infractions qu'aurait commises le chef de l'Etat. Jeudi soir, dans l'émission politique de la chaîne publique France 2, François Fillon avait accusé le chef de l'Etat d'être à la tête d'un « cabinet noir » destiné à lui nuire. Une accusation qui avait fait réagir le chef de l'Etat, qui l'a jugée « en deçà » de la « dignité » et de la « responsabilité » d'une campagne présidentielle.

François Fillon en campagne électorale à Orléans le 7 mars 2017
François Fillon en campagne électorale à Orléans le 7 mars 2017 REUTERS/Charles Platiau
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François Fillon l'avait glissé à la presse dès samedi : « mes amis sont en train de relever toutes les infractions mentionnées dans le livre Bienvenue place Beauvau. Ils les rendront publics dans les prochains jours. »

Le travail de dissection de l'ouvrage a été vite. La liste est prête. Et ce sont les poids lourds du parti qui signent ce courrier, histoire de bien montrer que les têtes d'affiche de la famille sont engagées derrière François Fillon dans cette offensive contre le chef de l'Etat. Parmi les signataires, on trouve sans surprise le fidèle Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs LR, mais aussi le sarkozyste Christian Jacob, l'ancienne juppéiste Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet et Luc Chatel, porte-parole du candidat Fillon.

Les signataires invoquent l’article 40 du code de procédure pénale et dénoncent comme l’avait fait français Fillon l’existence d’un « cabinet noir » à L’Elysée mettant en cause directement François Hollande et l’ancien ministre de l’intérieur Manuel Valls, pour « non-dénonciation de crime ou délit » au moment de l’affaire Cahuzac.

« Un certain nombre de faits d'une particulière gravité qui seraient susceptibles de revêtir différentes qualifications pénales ont été commis », écrivent-ils. Un tableau de synthèse est même fourni en annexe, répertoriant « les différentes qualifications pénales qui pourraient être soulevées à la lecture du livre », précise Le Figaro de ce lundi 27 mars, notamment des atteintes à la vie privée, la collecte frauduleuse de données ou encore la diffusion intentionnelle de données confidentielles.

Dénoncer une justice aux ordres

L'objectif est simple : mettre les juges, qui poursuivent déjà François Fillon, au pied du mur. Si François Molins, procureur de Paris et Eliane Houlette, patronne du PNF, ne lancent aucune procédure, le camp filloniste dénoncera une justice aux ordres, « deux poids, deux mesures ». Si des enquêtes sont ouvertes, ils auront la preuve que leur candidat est victime d'une « machination politique ».

Ce dimanche, François Baroin, pressenti pour être le Premier ministre de François Fillon, a déjà demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire. Faute de pouvoir reprendre la main sur le projet, c'est sur le terrain des affaires que la droite tente de rebondir. Rappelons que Pénélope Fillon doit être entendue ce mardi par le Parquet national financier (PNF) en vue d'une éventuelle mise en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs de collaborateurs parlementaires.

Une note de lecture que le garde des Sceaux qualifie de « fantaisiste ». « De tels comportements masquent mal le refus évident de rendre des comptes à la justice », déclare Jean-Jacques Urvoas. Dans un communiqué, le ministre de la Justice assure que depuis 2012, l’exécutif n’est intervenu « en aucune manière dans le cours des procédures judiciaires ».

De leur côté, les auteurs de l’ouvrage voient dans cette note de lecture un raccourci. « François Fillon exploite ce bouquin et tire sa dernière cartouche », estime ainsi Olivia Recasens, co-auteure du livre.

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