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France

France: 2014, année de la fronde zadiste

Le mouvement des ZAD, les « zones à défendre », a été très médiatisé cette année. Rémi Fraisse, le jeune opposant au barrage de Sivens, tué lors d'un affrontement avec les forces de l'ordre, est devenu le symbole d'une lutte qui refuse pourtant les symboles, qui se veut sans porte-parole et sans idéologie commune.

Manifestation contre le barrage de Sivens, le 27 octobre 2014 à Albi.
Manifestation contre le barrage de Sivens, le 27 octobre 2014 à Albi. REUTERS/Regis Duvignau
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Certains sont d'avis que les ZAD n'avaient pas besoin des médias pour prendre de l'ampleur. Les médias ont juste rendu visible un mouvement qui ne cesse de grandir, en se passant des institutions. Il n’empêche que les ZAD existent maintenant dans l'opinion publique, chiffres plus ou moins officiels à l'appui : une douzaine de ZAD sur le territoire français selon le magazine Paris Match, 104 projets d'infrastructures contestés dans le pays - tous susceptibles de se transformer en ZAD - selon la radio France Info. Et de plus en plus de zones à défendre au niveau international en réseau avec les ZAD en France, selon les sites web des zadistes. Un succès dû à un modèle de société qui touche à ses limites.

Il faut d'urgence changer nos modes vie, estime Ben Lefetey, opposant au barrage de Sivens et fin connaisseur du mouvement zadiste. Et c'est ce besoin de vivre différemment qui explique l'engouement pour les ZAD au niveau international : « Sur la zone de Sivens, vous avez vu des Espagnols, des Allemands, des Anglais. C’est effectivement un mouvement toujours avec une réflexion globale : sauver la planète et les humains qui vivent dessus de manière solidaire, mais en commençant de manière très pratique, très concrète. »

Vie en commun, solidaire et sobre

Les zadistes construisent leurs cabanes, cultivent leurs légumes, ils expérimentent l'autogestion et la vie en commun, solidaire et sobre. En gros, la vie que les habitants de la planète devraient mener pour que la Terre ne devienne pas bientôt inhabitable, insiste Ben Lefetey. Autrement dit : les zadistes réalisent un projet que certains hommes politiques ne cessent de dépeindre, mais de manière abstraite : « Les Grenelle de l’environnement, les Agendas 21, tout cela reste au statut de beaux discours de la part des politiques. Et les zadistes pour la plupart, eux, mettent en application ce qui doit permettre effectivement de lutter contre un changement climatique, qui doit permettre une meilleure solidarité entre les gens. »

L'année 2015 dira si les trajectoires des grands sommets environnementaux et des mouvements de base, comme celui des zadistes, se séparent à jamais ou s'il y a une convergence possible.

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