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Revue de presse internationale

À la Une: l’ère nouvelle qui s’ouvre en Allemagne

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Le chancelier allemand nouvellement élu Olaf Scholz, à droite, offre des fleurs à l'ancienne chancelière Angela Merkel lors d'une cérémonie de passation à la Chancellerie de Berlin, le mercredi 8 décembre 2021.
Le chancelier allemand nouvellement élu Olaf Scholz, à droite, offre des fleurs à l'ancienne chancelière Angela Merkel lors d'une cérémonie de passation à la Chancellerie de Berlin, le mercredi 8 décembre 2021. AP - Markus Schreiber
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Comme une ambiance de fin de règne. Et il faut le reconnaître, à part les élections américaines qui sont généralement un rendez-vous incontournable, une passation de pouvoir a rarement été aussi unanimement couverte par les médias : Angela Merkel qui passe le flambeau de la chancellerie à son successeur Olaf Scholz, après 16 ans de bons et loyaux services. Les photos de la cérémonie, ce mercredi 9 décembre, reviennent dans tous les kiosques, en Une du Wall Street Journal ou du Washington Post aux États-Unis, en Une jusqu’au Pérou. « La fin d’une ère, des fleurs et des louanges pour Angela Merkel », titre El Comercio. Elle a « quitté ses fonctions et a affirmé qu'elle ne chercherait pas un autre poste ». Olaf Scholz, qui lui succède, a « salué son leadership en Europe », relate le quotidien péruvien.

Au Chili, El Mercurio insiste quant à lui, sur les défis qui attendent le nouveau chancelier : « pandémie, tensions géopolitiques, dynamique économique défavorable ». Ils sont nombreux, El País le voit bien depuis l’Espagne : à 63 ans, Olaf Scholz, l’ex-ministre des Finances, « ouvre en Allemagne une ère politique de grands défis ». C’est certain, ce dernier « hérite d’une charge de travail difficile », souligne également le Financial Times en Grande-Bretagne. À la tête d’une coalition tripartite inédite, aux côtés des libéraux du FPD et des Verts, celui qui est seulement « le quatrième chancelier social-démocrate issu du SPD depuis la Seconde Guerre mondiale » devra déjà faire face, dans l’immédiat, à la quatrième vague de Covid-19 qui balaye l’Allemagne.

Un leader inattendu affichant de grandes ambitions

Et le nouveau chancelier allemand, c’est encore évidemment la presse allemande qui en parle le mieux. C’est un leader quasi providentiel pour certains, il faut le rappeler. Certains membres du SPD doivent « beaucoup ressembler aux disciples de Jésus, lorsqu’il a transformé l'eau en vin durant les Noces de Cana », ironise le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « C'est presque un miracle politique qu'après 16 ans d'abstinence, les sociaux-démocrates nomment à nouveau le chancelier », explique le journal. « Il y a six mois, presque personne dans le parti ne s'y attendait », or, aujourd’hui, « devant l'homme qui a sorti le SPD de l'esclavage de la grande coalition et de la "m..." de l'opposition, même ceux qui ne voulaient pas qu'il soit président du parti s’inclinent », explique encore le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Mais combien de temps durera le miracle ? », s’interroge finalement le quotidien allemand.

L’avenir le dira, mais Olaf Scholz, lui, a d’ores et déjà fixé son cap, même s’il a mis du temps à le faire, déplore le Süddeutsche Zeitung. Il parle de « changement de très grande envergure qui va bien au-delà des questions de personnel ». Le nouveau chancelier veut ainsi « reconstruire l'économie et la société », faire de l’Allemagne un « pays industriel modèle », où « tout doit être subordonné à l'objectif d'arrêter le changement climatique ». Il voit grand, et Angela Merkel n’avait jamais fait ça, observe le Süddeutsche Zeitung : « La chancelière sortante n'a été aussi ambitieuse dans aucun de ses quatre gouvernements. Elle n'a jamais eu de plan de réforme majeur pour l'Allemagne. » Finalement, analyse le journal, elle a « souvent pris des décisions courageuses et correctes », mais toujours en réaction à une crise, comme la crise financière de 2008 ou l’accident du réacteur de Fukushima en 2011. Jamais de décisions qui étaient « prévues ou même planifiées au début d'une législature ». En somme, la planification n’était pas le point fort d'Angela, selon le journal allemand.

Covid-19 et scandale : Boris Johnson sous pression en Grande-Bretagne

La crise sanitaire du coronavirus sera donc le premier défi d’Olaf Scholz en Allemagne, mais cette crise donne déjà du fil à retordre à Boris Johnson, en Grande-Bretagne. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la presse britannique n’est pas tendre avec « Bojo », ces jours-ci. Ce mercredi 8 décembre, le Premier ministre britannique a « dégainé le plan B face au Covid », affiche la Une du Guardian, alors même qu’un « scandale » autour de soirées festives « engloutit le 10 Downing street ». Le plan B contre le Covid, censé freiner la progression du nouveau variant Omicron, est à lire en Une du Times également. Il s’agit d’un nouveau durcissement des mesures : retour au télétravail et instauration d'un passeport sanitaire dans des lieux de grand rassemblement, principalement.

Pourtant, ce qui dérange, ce sont les révélations ayant fleuri dans les journaux ces derniers temps sur des fêtes qu’aurait organisées l’équipe du 10 Downing Street, malgré les interdictions de rassemblement. Un visage revient d’ailleurs dans les journaux ce matin, un visage en larmes, celui d’Allegra Stratton, conseillère de Boris Johnson, sa porte-parole pour la COP26. Elle a été contrainte à la démission après la diffusion d’une vidéo dans laquelle elle rigole au sujet d’une de ces fêtes. Une enquête a été ouverte sur ces soirées : le sujet devient sérieux outre-manche. Boris Johnson a présenté ses excuses, mais il est désormais « soumis à une intense pression », souligne The Herald.

L’histoire d’une libération émeut l’Italie

On vient à présent à l’histoire d’une libération. Avec un visage qu’on retrouve, là aussi, en Une du Corriere della Sera, de La Stampa ou de La Repubblica. Mais pas de larmes ici, seulement un visage qui affiche un large sourire : celui de Patrick Zaky, un étudiant enfin libéré après avoir passé vingt-deux mois de prison en Égypte. « Vingt-deux mois de cauchemar », précise La Repubblica. Il fait l’objet d’un procès pour diffusions de fausses informations préjudiciables à l’État égyptien, mais son sort n’est pas scellé définitivement. Il vient d’obtenir une libération provisoire, en l’attente d’une prochaine audience fixée au 1er février 2022. Qu’importe ! Après le combat de nombreuses associations et de sa famille, Patrick Zaky pour l’instant est libre, conclut La Repubblica. Et ce mercredi, c'est tout ce qui comptait lorsqu'il a pu serrer sa mère et sa sœur dans ses bras.

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