Le calvaire que vit l'est libyen depuis que les inondations ont frappé le pays dimanche 10 septembre - et plus particulièrement la région d’Al Jabal Al Akhdar - ce sont évidemment les libyens qui le décrivent le mieux. À commencer, par le nombre dramatique de victimes dans la ville de Darna épicentre de cette catastrophe, il est affiché en Une du site de Lana, l'agence de presse officielle libyenne . Désormais, « le bilan des morts dus aux torrents et aux inondations qui ont balayé cette ville de Derna s'élève à 5.300 personnes », selon les derniers chiffres publiés ce mardi 12 septembre par le gouvernement de l’Est, c’est-à-dire le gouvernement non reconnu par la Communauté internationale.
Les images impressionnantes des dégâts
Les médias libyens montrent des images de désolation, sur lesquelles revient notammentAkhbar Libya 24. « Un quart de la ville a été anéanti », nous explique le média libyen. Il s’appuie ici sur une vidéo diffusée par l’armée et qui montre, « l’ampleur terrifiante des destructions ». Akhbar Libya revient aussi sur l’origine de ce drame. « La tempête Daniel, venue de Grèce et qui a traversé le sud de la Méditerranée, frappant la côte orientale de la Libye, et les villes d'Al-Marj, Al-Bayda, Sousse, Takenes et, dans une moindre mesure, Benghazi ».
Mais c’est bien Darna qui semble la plus impactée après que les pluies ont fait céder deux barrages en amont de la ville, emportant « des quartiers entiers avec leurs habitants et les jetant à la mer », relate encore Akbar Libya. Une bonne nouvelle tout de même, « l'électricité revient dans certaines zones » de la ville, nous apprend The Libya Observer qui cite ici la Société générale d'électricité. Al-Madar Al-Jadeed pour sa part, le premier opérateur telecom a déjà pu rétablir partiellement internet mais planche encore sur les liaisons filaires. Cependant, pour les quartiers dévastés, le temps reste à l'urgence, il y a « toujours des milliers de disparus. Et sur place, bien sûr, nous dit Lana, les équipes de secours restent à pied-d’œuvre, alors que le gouvernement de l’est appelle « à une intervention internationale face à ces inondations jugées « sans précédent ».
Un appel à l’aide internationale entendu
Et contrairement au Maroc, où la question de l'aide après le séisme meurtrier cristallise les tensions géopolitiques, comme nous l'expliquions dans la revue de presse hier, mardi 12 septembre, ici en Libye, toute aide semble la bienvenue. Turquie, Russie, Etats-Unis, Egypte, Algérie... Le site de l'agence de presse libyenne égrène les soutiens affichés... On voit notamment le visage d'Emmanuel Macron à côté de celui de Mohamed Al-Manfi, le président du conseil présidentiel libyen. Les deux hommes se sont parlés au téléphone, le chef de l'état français a « confirmé lors de l'appel que son pays fournirait une aide urgente ». Démarche saluée en face, et qualifiée de « généreuse ». Mohamed Al-Manfi a également noté « la profondeur et la force des relations bilatérales entre les deux pays ».
Mais ce sont bien sûr les voisins de la Libye qui se mobilisent en premier lieu. L'Algérie notamment, et le journal algérien Akhbar el-Youm le confirme : un pont aérien a été établi, une force aérienne composée de 8 avions appartenant à l'armée de l'air algérienne est officiellement mobilisée pour acheminer l'aide humanitaire. L'Egypte se mobilise également nous apprend encore Lana. Et c'est le chef d'état-major des forces armées égyptiennes en personne qui a fait le déplacement à Benghazi pour « coordonner les opérations de sauvetage », peut-on lire. Or, la géopolitique n'étant jamais bien loin, là-bas, c'est le maréchal Haftar - celui qu'on présente comme l'homme fort de l'est -, que le lieutenant-général Askar est venu rencontrer. Même en temps de crise, on n'oublie manifestement pas qui sont ces amis.
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