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Le monde en questions

La Transnistrie, nouveau pôle de tension entre la Russie et l’Occident?

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Cette semaine, Le monde en questions revient sur la situation dans le territoire sécessionniste de Moldavie, la Transnistrie. Une région qui s’est autoproclamée indépendante et qui est très proche de Moscou. Et la question posée est la suivante : ce territoire peut-il devenir un nouveau pôle de tensions entre la Russie de Vladimir Poutine et l’Occident ?

Une fille assise sur un monument de tank soviétique à Tiraspol, capitale de la région séparatiste moldave de Transnistrie, le 31 octobre 2021 (Image d'illustration).
Une fille assise sur un monument de tank soviétique à Tiraspol, capitale de la région séparatiste moldave de Transnistrie, le 31 octobre 2021 (Image d'illustration). AP - Dmitri Lovetsky
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La réponse est oui. Il faut d’abord rappeler ce que représente la Transnistrie. C’est un territoire de 200 kilomètres de long sur environ 20 kilomètres de large, une bande de terre qui appartient officiellement à la Moldavie. Sauf que, en 1990, juste avant l’effondrement de l’URSS, la Transnistrie, qui est majoritairement russophone, a rompu avec la Moldavie.

Une menace pour l'Ukraine ? 

Il y a eu un conflit armé, qui s’est achevé en juillet 1992, avec cette situation de facto : la Transnistrie s’est autoproclamée indépendante et n'est pas reconnue par la Moldavie et la communauté internationale. À l’époque, l’armée russe est intervenue pour soutenir les combattants de Transnistrie. Et élément important, elle y a laissé des troupes. Moscou, aujourd’hui encore, dispose d’environ 1 500 à 2 000 militaires en Transnistrie.

Le territoire de 4 000 km2 environ, qui compte environ 450 000 habitants, est donc resté dans l’orbite de Moscou. Et cette situation est devenue encore plus stratégique depuis février 2022. Alors quel pourrait être l’impact d’une plus grande implication de Moscou ? Il serait important. Depuis l'invasion russe de l'Ukraine, il y a régulièrement des inquiétudes sur l'ouverture d'un nouveau front à partir de la Transnistrie en direction du grand port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire.

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Moscou est également accusée de chercher à déstabiliser la Moldavie, dirigée par des autorités résolument pro-européennes. L'Union européenne lui a d'ailleurs accordé en juin 2022 le statut de candidat à l'entrée dans l'Union, en même temps qu'à l'Ukraine. 

De leur côté, les autorités prorusses de Transnistrie accusent Kiev de vouloir attaquer le territoire qu'elles administrent, ou comme cette semaine, de pressions économiques insupportables de la part du gouvernement moldave donc des règles douanières demandant aux entreprises du territoire de verser les droits d’importation au budget moldave.

La Russie silencieuse 

Donc, les députés de Transnistrie appellent la Russie à l’aide. Ils demandent à la Russie de prendre des mesures pour les protéger de ce qu’ils appellent une pression croissante de la Moldavie. Pas de réponse officielle pour l’instant à Moscou. Vladimir Poutine n’en a pas parlé dans son discours fleuve cette semaine. Mais la menace pour la Moldavie et pour l’ouest de l’Ukraine, en particulier la région d’Odessa, reste bien réelle, comme une épée de Damoclès.

C’est pourquoi les États-Unis et l’Union européenne expriment ouvertement leurs craintes et préviennent qu’ils ne laisseront pas Vladimir Poutine déstabiliser la Moldavie en instrumentalisant la Transnistrie. Il faudra voir dans les prochaines semaines si ce dernier en tient compte – ou pas. 

À écouter aussiLes ambitions européennes de la Moldavie à l'épreuve de la Transnistrie

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