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Le monde en questions

Washington et Tel Aviv, ça se complique?

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Retour sur la tournée qu’effectue actuellement le secrétaire d’État américain Antony Blinken au Proche-Orient, la quatrième depuis les attaques meurtrières du Hamas en Israël le 7 octobre dernier. Peut-on dire que cette tournée est à la fois nécessaire et risquée ?

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken fait la vague lors de son départ de Washington pour se rendre au Moyen-Orient, dans le contexte du conflit Israël-Hamas, le jeudi 4 janvier 2024.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken fait la vague lors de son départ de Washington pour se rendre au Moyen-Orient, dans le contexte du conflit Israël-Hamas, le jeudi 4 janvier 2024. © AP/Evelyn Hockstein
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Cette visite est nécessaire, car les États-Unis veulent continuer à jouer un rôle de premier plan dans la région. Ils sont soucieux de maintenir leur soutien à Israël, mais aussi d’entendre les frustrations – et le mot est faible – des dirigeants arabes et turcs sur ce qu’il se passe depuis trois mois dans la bande de Gaza.

Le secrétaire d’État tentera de faire passer le message suivant : les États-Unis sont certes un soutien indéfectible de l’État d’Israël, surtout lorsque sa sécurité existentielle est mise en danger, et c’est pourquoi ils soutiennent le refus de Tel Aviv d’instaurer un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne, mais ils entendent aussi œuvrer, à la faveur de cette crise extrême, au retour sur le devant de la scène internationale de la solution à deux états.

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Et c’est là que les choses se compliquent, car pour le gouvernement israélien actuel, cette perspective n’est pas du tout à l’ordre du jour.

Pour Netanyahu, seule domine la volonté d’éradiquer le Hamas. Mais c’est beaucoup plus dur que prévu. Et le Premier ministre a donc prévenu : ce conflit va durer. Non seulement parce qu’il lui permet de rester au pouvoir, mais aussi peut-être parce que, s’il n’est pas terminé au moment de l’élection présidentielle aux États-Unis, et si Donald Trump l’emporte, ce sera une très bonne affaire pour Benyamin Netanyahu, beaucoup plus en phase avec Trump. Cela fait beaucoup de « si » néanmoins.

Dans l’immédiat, la destruction du Hamas est là encore un objectif partagé par Washington, mais les deux alliés divergent de plus en plus sur la façon d’y parvenir. Les Américains, qui restent l’indispensable soutien financier et militaire à la poursuite de l’offensive de Tsahal, demandent des efforts, notamment un arrêt des bombardements massifs sur les populations civiles au profit d’opérations plus ciblées, et un acheminement massif et immédiat de l’aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza.

Le problème, c’est que ces demandes à Israël restent sans réelle réponse pour l’instant.

Autant dire que pour l’administration Biden, la gestion de cette crise par le gouvernement de Tel Aviv est source de bien des complications. En interne, où les jeunes générations démocrates dénoncent ce soutien jugé excessif à Israël. Et pourraient donc rester à la maison le jour de la présidentielle, en novembre prochain. Et en externe, où les gouvernements des pays arabes accusent Washington de parti pris délibéré en faveur de Tel Aviv et croient très mollement à une action de médiation américaine. C’est bien pour cela que cette tournée de Monsieur Blinken, si elle est nécessaire, est également à haut risque.

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