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Le monde en questions

Le Qatar, un rôle incontournable dans la crise entre Israël et le Hamas?

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La guerre se poursuit entre Israël et le Hamas, trois semaines après l’attaque terroriste lancée par l'organisation islamiste. Et la capture de nombreux otages, israéliens et étrangers ou binationaux. En quoi le Qatar est-il devenu incontournable dans la gestion de certains aspects de la crise actuelle ? 

Une explosion retentit après un raid aérien israélien sur la bande de Gaza, le 14 octobre 2023.
Une explosion retentit après un raid aérien israélien sur la bande de Gaza, le 14 octobre 2023. © Ariel Schalit / AP
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Si le Qatar joue un rôle aussi important, c'est en grande partie parce qu'il tire profit de sa stratégie diplomatique tous azimuts. Le petit émirat, grand comme l'Île-de-France, a développé, au fil des ans, son influence en s'appuyant sur les ressources considérables tirées de ses gisements en gaz et en pétrole. 

Mais en maintenant une ligne idéologique proche de l'organisation des Frères musulmans, et des mouvements qui s'en inspirent, comme le Hamas, dont le bureau politique est abrité à Doha depuis 2012. Mais les Frères musulmans étant considérés comme une organisation terroriste, notamment par des pays de la région comme l'Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis – le Qatar a payé le prix lourd : ces deux États lui ont imposé un blocus économique entre 2017 et 2021. Et c'est dans cette période que l’émirat s'est rapproché des États-Unis, qui ont renforcé leur soutien durant cette période compliquée.

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Le créancier médiateur

Ajoutons à cela le rôle de créancier de la bande de Gaza depuis cinq ans, un rôle accepté, voire encouragé par Israël et les États-Unis. 30 millions de dollars par mois sont prêtés pour éviter que l’enclave ne s’effondre économiquement. Le Qatar s’est enfin spécialisé dans le rôle de médiateur dans les prises d'otages, encore récemment entre les États-Unis et l'Iran. Ou même s’agissant de la libération d’enfants ukrainiens retenus en Russie. Si l'on résume : il parle aux États-Unis et abrite une des bases militaires américaines les plus importantes de la région, (10 000 G.I. y sont stationnés), il parle aux européens et commerce avec eux, et enfin, il parle au Hamas, et même à Israël. 

Et donc logiquement, ce grand écart a priori très problématique à tous points de vue explique le rôle joué par un pays qui surfe sur les crises pour tenter d’augmenter son « soft power », son pouvoir d’influence. C’est pourquoi le Qatar est l’un des principaux médiateurs aujourd’hui, notamment en ce qui concerne les plus de 200 otages détenus par le Hamas.

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Mission difficile

Cette médiation est difficile, les tractations sont rudes, car le Hamas conditionne la libération des otages civils à un cessez-le-feu préalable dans l’enclave palestinienne, ce que refuse catégoriquement le gouvernement israélien. Jusqu’ici, quatre otages seulement ont été libérés.

Mission difficile donc, mais que le Qatar va poursuivre. Car il sait que cette crise le place d’ores et déjà en acteur important de toute façon, d’autant qu’il se positionne déjà pour la suite, quand elle se produira, à savoir la reconstruction de la bande de Gaza. Et là, ce sont ses moyens financiers qui lui permettront de jouer un rôle essentiel.

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