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Le monde en questions

L’impasse entre Israéliens et Palestiniens

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Alors qu'une intervention militaire de l'armée israélienne semble imminente, pourquoi la perspective de négociations politiques entre Israéliens et Palestiniens est-elle actuellement hors de portée ?

Des Palestiniens recherchent des survivants après une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le jeudi 12 octobre 2023.
Des Palestiniens recherchent des survivants après une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le jeudi 12 octobre 2023. © AP - Hatem Ali
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Cette période est marquée par les affrontements. Notablement, l'attaque terroriste du Hamas en territoire israélien le 7 octobre dernier, suivie de la réaction musclée de Tel Aviv, avec sans doute une opération terrestre à venir dans la bande de Gaza. Mais si l'on veut espérer un jour sortir de ces impasses tragiques, dont les civils de part et d'autre paient le prix lourd, il faudra bien revenir aux fondamentaux. 

Le problème initial est que les deux parties n'arrivent pas à se mettre d'accord sur les modalités d'une paix qui déboucherait sur la coexistence pacifique de deux États, comme le prévoit l'ONU depuis 1948. Les Palestiniens estiment qu'Israël fait tout pour empêcher la création d'un État palestinien. Ils affirment que l’État hébreu, à part quelques coopérations sécuritaires en Cisjordanie, n'a jamais respecté les accords d'Oslo. Ils estiment aussi que les Israéliens, en poursuivant de manière déterminée – quels que soient les gouvernements depuis 20 ans –, une politique active de colonisation en Cisjordanie, rendent de plus en plus impossible, concrètement, le fonctionnement d'un véritable État, avec notamment une indispensable continuité territoriale.

Certains vont même jusqu'à dire que le véritable objectif d'Israël, en violation du droit international et des résolutions de l'ONU, est en fait de s'emparer de la Cisjordanie pour créer le « Grand Israël » – comme le réclament d'ailleurs à Tel Aviv les membres les plus extrémistes de l'actuel gouvernement.

Un dialogue impossible

C'est cette méfiance qui se transforme en hostilité puis, notamment pour les plus jeunes, en désespoir. « No future », pas d'avenir, et donc bien souvent un processus de radicalisation. 

La situation est à la fois différente et semblable dans la bande de Gaza. Différente, car depuis le retrait de 2005, il n'y a plus de colonies israéliennes dans ce territoire. Semblable, car le blocus imposé par Israël et l'Égypte rend la vie quotidienne très difficile pour les 2,3 millions de personnes qui s'entassent dans ce réduit de 400 km². Sans compter les interventions de l'armée israélienne qui réagit aux attaques lancées par le Hamas depuis ce territoire. 

Côté israélien, on estime que l'effondrement de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie et l'hostilité totale du Hamas, qui dans sa charte prône la destruction de l'État hébreu, rendent impossible un dialogue sincère et responsable pour une option politique. 

Ce qui se passe depuis deux semaines ne fait que renforcer l’impossibilité d’un dialogue à court et sans doute à moyen terme. C'est le drame de la région : dans chaque camp, ce sont les fossoyeurs du processus d'Oslo qui sont actuellement en position de force, et qui entraînent les civils israéliens et palestiniens dans un débordement de fureur, de passion et de haine.

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