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Le monde en questions

Sommet européen à Grenade: quelle politique migratoire pour l'UE?

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Les 27 membres de l’Union européenne se sont réunis à Grenade, dans le sud de l’Espagne. Ce sommet informel a-t-il permis de progresser sur l’un des défis majeurs auxquels l’Union est confrontée, à savoir la question migratoire ? 

Le Premier ministre espagnol par intérim Pedro Sanchez, au centre, pose avec d'autres chefs d'État et délégués lors d'une photo de groupe le deuxième jour du sommet européen à Grenade, en Espagne, le vendredi 6 octobre 2023.
Le Premier ministre espagnol par intérim Pedro Sanchez, au centre, pose avec d'autres chefs d'État et délégués lors d'une photo de groupe le deuxième jour du sommet européen à Grenade, en Espagne, le vendredi 6 octobre 2023. AP - Manu Fernandez
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Eh bien oui, ça bouge sur ce sujet ô combien clivant en Europe. Il y a quelques jours, les chefs d’États et de gouvernement ont dégagé un compromis important, à l’issue d’un vote à la majorité qualifiée au Conseil de l’Europe. Un texte qui conjugue fermeté sur les conditions d’entrée dans l’Union européenne et solidarité renforcée des États membres, en cas d’arrivée massive de migrants, même si le terme « massif » n’est pas détaillé.

Le double objectif est de diminuer le nombre d’arrivées sur le sol européen et de partager plus équitablement entre les 27 l’accueil de ceux qui rentrent, pour soulager le fardeau des pays d’arrivée – l’Italie, mais aussi la Grèce et l’Espagne. Il y a enfin un volet de partenariat migratoire avec les pays d’origine ou de transit qui doivent, eux aussi, jouer leur rôle, en échange d’une aide financière des Européens. Ce système existe déjà avec la Tunisie, avec des résultats plus que décevants pour l’instant. 

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Opposition de la Pologne et la Hongrie

Ce texte pourtant continue de provoquer de fortes réticences de certains pays de l’Union européenne. En effet, certains États renâclent – et c’est un euphémisme – sur le volet solidarité, notamment la Pologne et la Hongrie. Le Premier ministre hongrois, jamais avare de déclarations choc, parle même de viol ! Budapest et Varsovie restent en fait sur des positions racialistes, pour ne pas dire racistes. En effet, ces deux pays contestent non seulement les dispositions prévues sur le nombre de personnes à accueillir, mais indiquent aussi, de façon plus ou moins explicite, que les bons migrants sont par exemple ukrainiens, blancs et chrétiens. 

Ce texte, au-delà des oppositions qu’il suscite, devra ensuite être validé par le Parlement européen, et là aussi ça ne s’annonce pas simple. Le Parlement, en tant que colégislateur, a son mot à dire. Et en effet, les discussions s’annoncent tendues entre ceux qui trouvent l’accord trop contraignant, et ceux qui pensent au contraire qu’il n’est pas assez généreux et humaniste.

Élargissement de l'UE

Cette question migratoire illustre en tout cas la complexité et l’hétérogénéité du fonctionnement européen. Faute d’être tous, peu ou prou, sur la même ligne idéologique, les 27 ont un mal fou à s’entendre sur ce problème essentiel, mais pas unique. La problématique est assez similaire sur le dossier de l’élargissement de l’Union alors que huit pays désormais, dont l’Ukraine, restent dans la salle d’attente de l’Union. 

Retenons néanmoins qu’à Grenade, malgré les difficultés, l’Europe a fait un premier pas pour harmoniser sa politique migratoire. Reste à transformer l’essai et ensuite à voir comment ce texte sera mis en œuvre concrètement.

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