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Le monde en questions

Charles III en France, une visite politique?

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Retour sur la visite d’État que vient d’effectuer le roi d’Angleterre Charles III en France. Cette visite a priori symbolique est-elle en fait plus politique ? 

Le roi Charles III et le président français Emmanuel Macron au pied de l'Arc de Triomphe pour raviver la flamme du soldat inconnu, le 20 septembre 2023.
Le roi Charles III et le président français Emmanuel Macron au pied de l'Arc de Triomphe pour raviver la flamme du soldat inconnu, le 20 septembre 2023. © Yoan Valat / Reuters
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La réponse est oui. Certes, en tant que souverain constitutionnel d'un pays démocratique régi par le système parlementaire, Charles III, comme ses prédécesseurs, n'a aucun pouvoir exécutif. Il doit se contenter, et c'est déjà beaucoup, de refléter et d'incarner physiquement l'unité de l'État et la grandeur d'un royaume qui depuis quelques années a bien du mal à se montrer uni. À l'occasion de ces visites d'État, il joue aussi, en accord avec Downing Street, un rôle diplomatique, un soft power, ce pouvoir d'influence destiné à assurer le rayonnement de la Grande-Bretagne sur la scène internationale.

C'est encore plus vrai dans le cas de la France, le voisin le plus proche des Britanniques, avec lequel les relations datent de fort longtemps, et ont fluctué au fil des siècles, entre territoires mêlés, concurrence, hostilité, méfiance, mais aussi intérêt réciproque jamais démenti, et dans l'ère moderne, partage de valeurs démocratiques, statut longtemps partagé de grandes puissances impériales, alliées dans l'adversité au XXe siècle, et aujourd'hui reconnues à l'ONU, toutes deux membres du Conseil de sécurité de l'organisation et disposant de l'arme nucléaire. 

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C'est cette entente cordiale – dont on fêtera en avril prochain le 120e anniversaire –, que Charles III est venu non seulement célébrer mais surtout relancer, après les années de tension suite au Brexit et la mauvaise entente entre Boris Johnson et Emmanuel Macron.

Distiller ses convictions

Symbolisme, diplomatie.... c'était donc prévu. Mais pour autant, cette visite a été au-delà. Dans le cadre rigide qui lui est imposé, Charles III, tout en finesse, a réussi à distiller ses convictions. Sur la nécessaire coopération de ces deux nations européennes pas comme les autres qui ensemble, a-t-il dit, ont un potentiel énorme. Sur l'Europe, avec laquelle Londres cherche à se rapprocher.

Et enfin sur des opinions connues de longue date, à savoir la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique et de préserver la biodiversité. Le roi l'a fait soit en paroles, l'entente cordiale entre les deux pays doit aujourd'hui se faire sur le climat, soit en actes, ou plutôt en visites – au Muséum d'histoire naturelle à Paris, ou dans la forêt expérimentale de Floirac en Gironde, ou encore dans le Bordelais, sur un vignoble haut de gamme, mais franco-britannique et bio.

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Au final, une visite parfaitement réussie et qui a installé le style Charles III, mêlant prestige, proximité, et donc des convictions politiques subtilement affirmées, sans jamais franchir la ligne rouge de l'intrusion dans le domaine réservé du Premier ministre britannique. Comme on dit en anglais : Well done, bien joué ! 

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