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Le monde en questions

Charles III, un roi de transition?

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Cette semaine, à l'occasion du couronnement du roi Charles III ce samedi, une première pour le Royaume-Uni depuis celui d’Elisabeth II en 1953, il y a donc 70 ans, la question posée est la suivante : au-delà du faste de la cérémonie, le nouveau souverain saura-t-il faire durer la dynastie des Windsor ?

Deux personnes portant des masques du roi Charles III et Camilla, la reine consort, à Londres, le vendredi 5 mai 2023. Le roi Charles III sera couronné à l'abbaye de Westminster le samedi 6 mai.
Deux personnes portant des masques du roi Charles III et Camilla, la reine consort, à Londres, le vendredi 5 mai 2023. Le roi Charles III sera couronné à l'abbaye de Westminster le samedi 6 mai. AP - Petr Josek
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Eh bien, pas de réponse évidente à cette question. En tout cas, contrairement à ce qu’on pourrait penser hors de Grande-Bretagne, la question se pose bel et bien après le départ d’Elisabeth II, pour une institution qui reste forte, mais fragile en même temps.

Forte, car lorsqu’on demande aux Britanniques s’ils préfèrent un souverain à la tête du pays ou un chef d’État élu, ils sont encore six sur dix à répondre oui pour un roi, selon un récent sondage de la BBC.

Mais fragile, car c’est une monarchie qui règne sans pouvoirs au sein d’une société hautement démocratique. Elle est acceptée ou tolérée comme on voudra, pour autant qu’elle reste populaire et aimée par une majorité de personnes. Sinon, en effet, le principe de légitimité est très faible. L’argument est connu : au nom de quoi le simple fait de naître dans cette famille particulière vous donne-t-il accès à cette position sociale éminente qui va avec une immense richesse - des devoirs certes - mais aussi des privilèges inimaginables pour le commun des mortels ?

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Une jeunesse à convaincre 

Le défi pour Charles III est d’autant plus important que plus on est jeune outre-Manche, moins l’adhésion est forte à l’institution monarchique. Ainsi, si 8 seniors de plus de 65 ans sur 10 soutiennent la Couronne, ce chiffre tombe à 32% chez les 18/24 ans. Pour que la « firme Windsor » comme elle est parfois surnommée, perdure, il faut absolument améliorer ce score.

Charles III a-t-il les atouts pour ce job ? Il le sait, il ne sera jamais autant aimé par les Britanniques que sa mère. Depuis son accession au trône, il marche sur les pas de celle-ci, il s’est notamment mis à observer un devoir de réserve, y compris sur la défense de l’environnement. Alors que ce n’est pas son tempérament. Il a une image plus moderne, plus écolo évidemment, plus sociale aussi, grâce à sa fondation « Prince’s trust », la plus grande organisation philanthropique d’Europe, qui a permis à des dizaines de milliers de jeunes de retrouver le chemin de l’emploi.

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La pérennité des Windsor en jeu ?

Mais la personnalité de Charles comporte aussi des aspects négatifs aux yeux des Britanniques. Il y a d’abord le fait qu’ayant vécu si longtemps en héritier hyper privilégié, il est déconnecté du peuple. Peut-être aussi arrive-t-il sur le trône tard, peut-être trop tard. Un jugement qui concerne aussi la femme de sa vie, Camilla, finalement tolérée, mais qui, elle aussi, n’aura jamais la même popularité que la princesse Diana.

Pour Charles et Camilla, qui parviennent au sommet à l’automne de leur vie, il faudra toujours se faire une place face à ces deux figures iconiques de la monarchie, Elisabeth II et Diana. Le nouveau roi devra enfin gérer le comportement de Harry, le petit frère rebelle de William, et de sa compagne Meghan.

Il se dit que Charles III, conscient de son arrivée tardive sur le trône, aurait accepté d’être un roi de transition et abdiquerait au bout d’une dizaine d’années, pour que son fils William lui succède à un âge raisonnable – ce dernier serait tout de même dans la cinquantaine. Une hypothèse plausible, car au bout du compte, seule compte la pérennité de la firme Windsor. Nous n’en sommes pas là, et comme le dit en vieux français la devise royale britannique, « honni soit qui mal y pense »…  

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