Haïti : l’insécurité aggrave les dysfonctionnements de la justice

Dans son dernier rapport, l’OCNH, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti, déplore une justice « dysfonctionnelle », dont l’exercice est encore plus difficile à cause de l’insécurité. Elle fait l’inventaire de ces problèmes et propose des recommandations pour l’améliorer.  

Une voiture de police blindée patrouille dans les rues de Port-au-Prince, en Haïti, le vendredi 26 janvier 2024. © Odelyn Joseph/AP

En une semaine, la violence des gangs a fait 2 600 déplacés, selon les derniers chiffres de l’OIM, l’Organisation internationale pour les migrations. L’insécurité paralyse de nombreux secteurs dont la justice, déjà au ralenti à cause de la corruption et du manque de moyens. « Les témoins ne peuvent pas aller au tribunal pour témoigner, les juges non plus… le personnel judiciaire dans son ensemble ne peut pas se déplacer à cause de l’insécurité », note Camille Occius de l’OCNH, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti. Les dysfonctionnements viennent aussi de la crise politique, note-t-il : « le pouvoir exécutif n’est pas complet car nous n’avons toujours pas de président. Or, selon la procédure, c’est le président qui nomme les juges ».

L’OCNH a fait plusieurs recommandations aux autorités, résumées par Camille Occius : « il faut sanctionner les magistrats impliqués dans des cas de corruption, moderniser l’appareil judiciaire en passant par la formation et la spécialisation des magistrats comme éléments capables de crédibiliser les décisions judiciaires en créant un lien de confiance avec les justiciables ».

Brésil : les caïmans de Rio menacés par la pollution

Dans la zone ouest de Rio, cinq mille caïmans à museau large nagent dans les eaux polluées de la lagune de Jacarepaguà. Les eaux usées de dizaines de milliers d’habitants s’y déversent et elles menacent les reptiles. C’est la conséquence d’une urbanisation accélérée au début des années 2000, avec la Coupe du monde et les Jeux Olympiques.

Les biologistes ont notamment retrouvé des traces d’intoxication au mercure, dans les analyses qu’ils font des écailles de caïman. Autre inquiétude : la diminution de femelles, comme l’explique Ricardo Freitas, de l’ONG Instituto Jacaré : «  La détermination du sexe des crocodiles dépend de la température d’incubation. Une température plus élevée provoque des naissances de crocodiles mâles. Mais au-delà de la température, il faut aussi prendre en compte les matériaux en décomposition et l’excès de déchets toxiques qui empêchent la naissance de nouveaux caïmans ».

L’odeur de l’eau est pestilentielle, verdâtre. Les habitants du quartier, tout comme les scientifiques, déplorent le peu d’action des autorités. En plus des caïmans, toute une biodiversité est menacée. « La quantité de poissons s’est effondrée de 95%, explique Francisco Costa, pêcheur dans la région. Avant, je pêchais des crevettes, du tilapia, du brochet, du mulet… il ne reste que le tilapia, mais en petites quantités ».

Le journal de La 1^ère

À Fort-de-France, une femme a été tuée par arme à feu : c’est le premier féminicide de l’année en Martinique.