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Aujourd'hui l'économie

Le marché du pétrole a fait basculer l’Arabie saoudite dans la récession

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L’Arabie saoudite en récession en 2023, c’est ce que confirment les chiffres publiés par l’administration du royaume ce 31 janvier. Le PIB a reculé de 0,9% sur l'ensemble de l'année. Comment expliquer cette panne de la pétromonarchie en pleine transition ?

Une raffinerie de pétrole, en Arabie saoudite.
Une raffinerie de pétrole, en Arabie saoudite. Getty Images/Pete Turner
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Le poids lourd du Golfe connait rarement de tel accès de faiblesse, note le Fonds monétaire international (FMI). En 2023, l’Arabie saoudite réalise la plus mauvaise performance des pays du G20, après l’Argentine, un pays toujours englué dans la crise de la dette. Quel contraste avec 2022.

Sa croissance avait bondi de 9%, c’était alors le champion de la classe G20. C'était quand le pétrole caracolait sur les cimes, avec une moyenne supérieure à 100 dollars le baril, à cause de la guerre en Ukraine. En 2023, cette moyenne tombe brutalement à 87 dollars. Et immédiatement l’économie du royaume se contracte.

Pétro-dépendante

Les années se suivent et se ressemblent dans la pétromonarchie : plus sa production pétrolière est forte, plus sa croissance est robuste, les deux courbes sont toujours jumelles. Or, en 2023, le ténor de l’Opep a drastiquement réduit sa production, comme les autres membres du cartel l'ont fait sous son impulsion, dans l’espoir de ranimer la flambée du brut. Car pour équilibrer ses comptes et financer les projets de la vision 2030 du prince Mohammed ben Salman, l'Arabie saoudite a besoin d'un baril à 108 dollars, selon les calculs de l'agence Bloomberg.

Mais cet objectif est resté hors d'atteinte en 2023. Parce que la demande a faibli et surtout parce que l'offre supplémentaire, en provenance des États-Unis, du Brésil et du Guyana, a compensé largement le ralentissement du débit de l'Opep. Le pays le plus riche du Golfe connait donc une récession technique, et probablement passagère, téléguidée par le secteur pétrolier.

La diversification de l'économie à mi-parcours

Le secteur non pétrolier a été prospère l’an dernier. Son chiffre d'affaires a cru de 4% tandis que celui des hydrocarbures reculait de 16%. Mais il n’est pas assez puissant pour prendre le relais. L’industrie liée au pétrole représente encore 40% du PIB, c'était 45% en 2012.

Les projets pullulent dans les énergies vertes, l’extraction minière, le sport, le tourisme, la santé, le véhicule électrique ou la ville nouvelle de Néom. Mais le processus de transition avance lentement et ses fruits ne sont pas encore visibles. La mise en œuvre du plan Vision 2030 est à mi-chemin. Et malgré la récession, le gouvernement entend poursuivre l'effort d'investissement.

L'indispensable manne pétrolière

C'est encore le pétrole qui finance la transformation de l'économie. Le gouvernement possède 90% des actions d’Aramco, la société nationale qui exploite le pétrole, et le fonds souverain très actif dans la mutation de l'économie 8%. La première société cotée au monde avec une capitalisation de 2 000 milliards de dollars est la poule aux œufs d’or du royaume.

Une entreprise qui distribue des dividendes faramineux, même quand les cours sont décevants comme c'était le cas en 2023. Les dividendes ont été de 29 milliards de dollars au deuxième trimestre, puis au troisième trimestre. De quoi financer et le déficit public et une partie des investissements.

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